La vidéo montre des prisonniers torturés dans la prison de Roumieh, où sont détenus les terroristes takfiristes.
L’affaire des prisonniers extrémistes takfiristes de Roumieh au Liban ressurgit après qu’une vidéo montrant des prisonniers du groupuscule terroriste Fatah el-Islam, en train d’être battus par des agents de sécurité, a circulé sur les pages de socialisation samedi soir.
Ces images ont immédiatement mobilisé la rue à Tripoli, dans la Békaa du centre et dans quelques régions à majorité sunnite de Beyrouth.
Les familles des prisonniers et les partisans des groupes radicaux ont ainsi coupé les routes dans ces régions, brandi les drapeaux du front terroriste d’al-Nosra, la branche d’al-Qaïda en Syrie, et réclamé la démission du ministre de l’intérieur Nouhad Machnouk (courant du Futur).
Réagissant à ces développements, le ministre de l’intérieur Achraf Rifi a promis depuis Tripoli de sanctionner les responsables de « ce crime », selon ses propres termes.
«C’est un crime au sens propre du terme. L’enquête est juridique et elle est supervisée par le procureur général. Les arrestations auront lieu sur des fondements légaux et non de discipline. Quand des militaires commettent des délits, ils sont punis sur le plan légal mais aussi sur le plan comportemental », a-t-il dit, à l’issue d’une réunion regroupant des religieux sunnites connus pour leur soutien aux groupes radicaux, responsables de multiples attentats contre l’armée libanaise et les civils.
Mais le ministre de l’intérieur chargé du dossier de Roumieh, Nouhad Machnouk, n’était pas du même avis.
Selon lui, le recours des forces de sécurité à la force est survenu après que les prisonniers du bâtiment B de Roumieh ont refusé d’appliquer la loi.
« Ce matin (dimanche : ndlr), il s’est avéré que ces images datent de la perquisition du bâtiment D, lorsque les prisonniers concernés ont conduit une rébellion. Il n’est pas permis à quiconque de chercher à tirer profit de cet incident. Ceux qui nous critiquent étaient eux aussi au pouvoir et ont passé des années sans résoudre l’affaire de ce bâtiment. Je ne tolèrerai nullement que des prisonniers soient torturés », a-t-il promis.
Et de révéler que des mesures sont prises pour traduire en justice les officiers responsables de la fuite de la vidéo.