Israël poursuit la même politique sur le conflit syrien : une guerre par procuration.

Dans un reportage de la deuxième chaine de télévision israélienne qui brosse le portrait des miliciens syriens du sud de la Syrie qui se font soigner dans les hôpitaux israéliens, l’un d’entre eux assure : « Les combattants du Hezbollah sont des fous. C’est comme s’ils ont pris des hallucinants », prétendant que « le Hezbollah recrute des coréens, des tchétchènes et des afghans pour combattre à ses côtés ».

Le témoignage de ce milicien qui combat dans la province de Deraa constitue certes un aveu d’impuissance face à ces combattants : ce qu’il taxe de  folie est sans doute de la bravoure.
A travers ses mensonges aussi gros que stupides, il reflète aussi le niveau d’intelligence de ces miliciens disposés à collaborer avec l’ennemi sioniste.

 

Les "yeux emplis d’amitié" pour Israël  

Ce sont 1647 miliciens blessés qui se sont faits soigner par les Israéliens, avance la télévision israélienne, postulant que « Tel-Aviv ne s’ingère pas dans le conflit syrien mais soigne seulement les miliciens, dans l’espoir qu’ils reviendront au combat et seront ses ambassadeurs sur le sol syrien ». Leurs yeux sont emplis d’amitié pour l’Etat des juifs, poursuit-elle.

Parmi ceux qu’elle a rencontrés, l’un d’entre eux, âgé de 28 ans et originaire de Deraa raconte qu’il a tué des alaouites, des chiites pendant deux années, avant d’être « sauvagement blessé » dans un bombardement de l’armée syrienne.
Un autre qui dit être membre de l’Armée syrienne libre reconnait avoir aussi combattu dans les rangs de la branche d’Al-Qaïda en Syrie, le front al-Nosra dans un certain nombre de batailles, « parce qu’ils sont plus courageux que nous et savent mieux attaquer ».

Interrogé sur son avis sur les habitants des localités druzes au sud de la Syrie, il répond : «  le Druzes ont combattu avec le régime et ont soutenu Bachar (al-Assad). Sans les Druzes, nous serions arrivés à la capitale du Levant, à Damas ». Interrogé s’il était disposé à les protéger, il a répondu par la négative. « Comment voulez-vous que je les défende ».

 

La question des druzes syriens fait l‘objet d’une attention particulière de la part de l’administration et des medias israéliens depuis que certaines régions dont la localité Hadar se trouvent assiégées par les miliciens.

Prétendant s’inquiéter pour leur sort, d’autant qu’Israël compte une communauté druze, le plan qu’il prévoyait n’a toujours pas été exaucé : le massacre contre les druzes n’ayant toujours pas eu lieu, pour lui fournir l’alibi pour intervenir, ni la rupture des liens entre cette communauté (5% de la population) et le pouvoir syrien. C’est bien le contraire qui s’est passé.

Pourtant, les medias israéliens n’ont eu de cesse de matraquer sur l’imminence de ces massacres, ce qui ne va pas sans attiser les craintes  de leurs coreligionnaires en Palestine occupé, manifestement très outragés et qui expriment leur disposition à porter assistance aux localités druzes syriennes. Comme la tactique de ces medias se résumait à les inciter.

Pas question d’intervenir

Toujours selon la télévision israélienne, Israël a établi une ligne ouverte entre d’importants responsables de son institution sécuritaire et des dirigeants de la communauté druze en Palestine occupée. Le but des contacts étant d’évaluer conjointement ce qui se passe de l’autre côté de la frontière. Durant une visite du chef spirituel de la communauté druze Cheikh Mouwaffak Tarif, aux côtés d’officiers israéliens du commandement du nord de la région frontalière avec la Syrie, et une rencontre avec des représentants de la Jeunesse druze, on rapporte qu’il leur a dit que "les druzes en Syrie sont des citoyens syriens et nous ne pouvons pas intervenir dans leurs affaires mais nous pouvons nous adresser au monde pour leur demander de l’aide".  

Cette position pourrait sembler être en harmonie avec la position officielle israélienne.  Une source militaire haut-placée ayant affirmé qu’il n’est pas question d’accueillir aucun réfugié druze en Israël, lequel œuvrera pour les aider à s’installer à proximité de la frontière syrienne. De nombreux médias ont mis en garde contre toute velléité d'intervenir en personne dans ce conflit.

 Une milice pour les Druzes

Mais en même temps, il est question d’une unité militaire de jeunes druzes israéliens qui est en train de voir le jour.

A peine l’idée lancée, qu’elle est baptisée : « Ansar al- Mouwahhidines » (les partisans des Unificateurs -unificateurs étant l’appellation des druzes). Et les télévisions israéliennes lui ont déjà  consacré un clip spécial, surtout que ses membres sont d’anciens officiers dans Tsahal.

L’un d’entre eux, Mhanna Kanaane, un ancien général dans l’armée israélienne, est qualifié par la seconde chaine de la télévision israélienne comme étant un fervent activiste dans les efforts visant à défendre les Druzes syriens, assure vouloir être « le premier martyr dans la défense de Souweïda ».

Un jeune ayant rallié les rangs de la milice assure : «  nous ne voulons pas voir nos enfants en train de regarder la décapitation de leur père, nous ne resterons pas les bras croisés, et nous avons tous les moyens de nous rendre à la montagne des druzes ».

Les medias israéliens ont également rapporté les images du rassemblement des druzes qui a eu lieu dans la localité de Beit Jane, dans al-Jalil (Galilée) en Palestine occupée. Commentant cet événement, la radio militaire israélienne l’a qualifié de « la plus grande manifestation », le justifiant par « l’approche des groupuscules sunnites extrémistes des rassemblements résidentiels druzes dans la région de Souweïda ».

Et des liens amicaux avec al-Nosra

Un autre rassemblement druze qui a eu lieu sur la place de l’hôpital al-Jalil à Naharia, pour protester contre les soins hospitaliers offerts aux blessés de l’opposition syrienne dans les hôpitaux israéliens. D'après la télévision israélienne, les manifestants étaient particulièrement irrités parce que  des membres du front al-Nosra qui tuent les druzes en Syrie figurent parmi les blessés.

La chaine a montré les photographies des miliciens du Nosra avec des soldats israéliens, en parfaite harmonie, portant leurs armes individuelles, en train de discuter et de se promener ensemble dans une position des premiers à proximité de la frontière avec la Palestine occupée.

 

 

Article rédigé à partir d'informations recueillies dans le journal al-Akhbar.