L’alliance, dominée par les Etats-Unis, avait créé en 2002 cette "force de réaction rapide", dotée de quelque 13.000 hommes avec la capacité de se déployer beaucoup plus rapidement que les forces principales
L'Otan va décider cette semaine de renforcer sa force de réaction rapide en portant sa capacité à "30.000 à 40.000 hommes", soit "plus du double" de sa taille actuelle, a annoncé lundi le secrétaire général de l'Alliance, Jens Stoltenberg.
Les ministres de la Défense de l'Otan vont prendre "la décision de renforcer la puissance et les capacités de la Force de réaction rapide de l'Otan jusqu'à 30.000 à 40.000 hommes, plus du double de sa taille actuelle", a déclaré M. Stoltenberg, alors que les ministres doivent se retrouver mercredi et jeudi au siège de l'Alliance à Bruxelles.
L'alliance, dominée par les Etats-Unis, avait créé en 2002 cette "force de réaction rapide", dotée de quelque 13.000 hommes avec la capacité de se déployer beaucoup plus rapidement que les forces principales.
« Mais la crise en Ukraine et l'intervention de Moscou pour soutenir les séparatistes pro-russes ont démontré que cette force pouvait ne pas être suffisamment rapide, dans un contexte sécuritaire qui a largement évolué », a souligné M. Stoltenberg.
En septembre, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Otan ont donc approuvé une structure plus légère et encore plus rapide, la force "fer de lance", composée de 5.000 hommes et capable de se déployer dans un délai se comptant en jours et non en mois.
M. Stoltenberg a estimé que le renforcement de cette force très rapide progressait à bon rythme.
Il a ajouté que l'Otan allait "accélérer son processus décisionnel" pour faire face aux nouveaux défis, avec notamment la création au sein de sa structure de commandement d'un nouveau quartier général pour coordonner les questions de logistique.
En conséquence, le commandant suprême de l'Otan aura "plus de responsabilités" en matière de déploiement, afin que l'alliance de 28 Etats membres puisse répondre plus rapidement, a-t-il expliqué. Ceci ne remet toutefois pas en cause le contrôle des politiques sur les militaires, a souligné M. Stoltenberg.
"Il s'agit de décisions importantes, qui font partie de l'adaptation de l'Otan à un nouvel environnement sécuritaire", a estimé le secrétaire général, en soulignant l'importance pour les pays membres de se conformer à leur engagement de septembre dernier d'augmenter leurs dépenses militaires pour qu'elles atteignent 2% de leur Produit intérieur brut (PIB).
Le nouveau secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, participera à cette réunion à Bruxelles, une première pour lui, alors que Washington a promis d'en faire plus pour rassurer ses alliés, en particulier les pays de l'ex bloc de l'Est qui s'inquiètent de la politique actuelle de Moscou.
Les pays baltes ont réclamé la présence permanente de troupes de l'Otan sur leur territoire. Mais un tel déploiement risque d'être en contradiction avec l'Acte fondateur signé par l'Otan et la Russie post-communiste pour "construire ensemble une paix durable et respectueuse".
Pour tenter de contourner la difficulté, les Etats-Unis proposent de pré-positionner dans les pays du flanc Est de l'Europe, dont les pays baltes, des armements lourds, correspondant à l'équipement d'une brigade de combat (environ 5.000 hommes).
"Cela ne viole en rien l'acte fondateur. Tout ce que nous faisons est défensif, proportionné et conforme à nos engagements internationaux", a estimé lundi M. Stoltenberg.