Les Etats-Unis ont chargé Frédéric Hauff de suivre de près le dossier des frontières maritimes libano-« israéliennes ».
Traduction Nada RAAD
Le représentant personnel du secrétaire général de l’ONU Michael Williams a estimé que la délimitation des frontières maritimes entre le Liban et Israël représente une menace de la stabilité du Liban et de la région.
Lors de débats sur l’application de la résolution 1701, Williams a rappelé que les deux parties (Liban et « Israël » : ndlr) ont déposé leurs documents sur la délimitation de leurs frontières maritimes, « mais il est difficile pour les Nations Unies de pousser ce sujet de l’avant surtout en l’absence de relations diplomatiques entre eux ».
Toutefois, Williams a appelé le Liban et Israël à rechercher le pétrole et le gaz en mer malgré les divergences sur les frontières, qualifiant ces divergences de « communes », et considérant que les sociétés chargées du forage s’éloigneront des zones controversées.
Selon lui, le Liban est en retard de sept ans par rapport à Israël, et a besoin de décréter une loi qui ouvre la voie aux sociétés de commencer le forage du pétrole à ses côtes. « Je ne peux exprimer à quel point j’ai envie de voir ces sociétés travailler pour l’intérêt du peuple libanais. Je crois que ce processus sera, à lui seul, un facteur de stabilité ».
Ce qui parait par ailleurs intéressant à ce sujet, ce sont les informations révélées par des sources diplomatiques occidentales à Beyrouth, sur des visites consécutives effectuées par le délégué américain Frédéric Hauff à Beyrouth, chargé officiellement de suivre de près le dossier des frontières maritimes libano-« israéliennes », avec d’experts en cartographie. Ceci reflète le grand intérêt américain pour le dossier pétrolier et gazier dans la région, pour, entre autres, entamer des investissements dans ce secteur dans l’avenir.
Selon ces mêmes sources, l’objectif principal de la mission de Hauff est d’empêcher de nouveaux hameaux de Chebaa, maritimes cette fois », et de faire du pétrole un facteur d’investissement et de stabilité, et non le contraire. Toujours à ce sujet, le représentant du Liban à l’ONU Nawaf Salam a accusé « Israël de fixer unilatéralement et illégitimement une ligne de bouées à l’intérieur des eaux régionales libanaises ». |
Il a appelé la FINUL à trouver une solution à cette affaire, soulignant que les Nations Unies sont responsables d’empêcher toute transgression israélienne des eaux régionales libanaises et de ses droits dans la zone économique pure.
Bassil: "Certains veulent présenter Israël comme étant l'empire du monde"
De son côté, le ministre de l’énergie et de l’eau Joubrane Bassil a indiqué que le dossier du pétrole occupe la priorité de l’action gouvernementale, annonçant que de nouvelles mesures seront adoptées prochainement.
Selon lui, « nous avons achevé en quelques semaines le travail qu'on n’a pas effectué entre 2007 et 2011. Si nous continuons sur cette voie, nous réaliserons une grande réussite pour le gouvernement, surtout que cette affaire concerne tous les Libanais sans exception ».
« Si les Nations Unies ne sont pas capables d’appliquer le droit international et d’imposer le respect de cette loi, elles légitimeront ainsi un chaos frontalier maritime ou non maritime au niveau du monde entier », a-t-il encore averti.
Et de fustiger la communauté internationale qui décrète des lois en faveur d’Israël, que certains tentent de présenter comme étant l’empire du monde. « Mais ni les Nations Unies ni aucun pays du monde ne peuvent manipuler les frontières maritimes et économiques », a conclu le ministre de l’énergie et de l’eau libanais.