Le scrutin du 7 juin a privé le mouvement du président Recep Tayyip Erdogan de la majorité absolue qu’il détenait depuis 2002.

Le principal parti de l'opposition turque, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) a annoncé mercredi que son ancien chef Deniz Baykal, serait son candidat à la présidence du Parlement issu des élections législatives du 7 juin.

"Il faut de l'expérience pour la présidence du Parlement. Nous avons estimé que la personne la plus appropriée pour cette tâche était Deniz Baykal", a déclaré à la presse le président du CHP, Kemal Kiliçdaroglu, à l'issue d'une réunion de son parti.

Agé de 76 ans et doyen des députés, Baykal a présidé mardi sa séance inaugurale, au cours de laquelle les 550 élus ont prêté serment.

Connu pour sa défense farouche de la laïcité, ce vétéran de la politique a présidé le CHP de 1992 jusqu'en 2010, où il a été contraint à la démission, piégé par une vidéo révélant une liaison extraconjugale avec une députée de son parti.

L'élection au "perchoir" du Parlement constitue le premier test de la volonté de compromis des quatre grands partis du pays après le scrutin du 7 juin, qui a privé le mouvement du président Recep Tayyip Erdogan de la majorité absolue qu'il détenait depuis 2002.

Le Parti de la justice et du développement (AKP) n'a recueilli que 40,6% des voix et 258 sièges de députés, devant la CHP avec 25,1% et 132 sièges, le Parti de l'action nationaliste (MHP, droite) avec 16,4% et 80 députés et le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde) 12,9% et 80 sièges également.

Aucun parti n'ayant obtenu de majorité absolue, les tractations vont bon train depuis deux semaines pour tenter de former un gouvernement de coalition.
   Le HDP a de son côté annoncé la candidature de Dengir Mir Mehmet Firat à la présidence du Parlement. L'AKP et le MHP ont jusqu'à samedi soir pour révéler le leur.

Les deux premiers tours de ce scrutin auront lieu le 30 juin. Si nécessaire, deux autres tours sont programmés pour le lendemain.