23-11-2024 09:37 AM Jerusalem Timing

Yémen: Trois soldats saoudiens et un émirati tués

Yémen: Trois soldats saoudiens et un émirati tués

Version yéménite sur la mort de l’officier émirati. Le médiateur de l’ONU appelle à une trêve face au risque de famine.

Trois soldats saoudiens et un émirati ont été tués lors d'opérations militaires à la frontière entre l'Arabie saoudite et le Yémen, selon la coalition militaire arabo-US dirigée par Ryad.

Deux soldats des forces terrestres ont trouvé la mort mercredi à la suite d'un tir d'obus en provenance du territoire yéménite dans le secteur de Jazan, a précisé le commandement de la coalition dans un communiqué publié par l'agence officielle saoudienne SPA.

Un garde-frontière a aussi été tué au poste frontalier d'Alab, dans la région d'Assir, selon la même source.

Mercredi, l’armée et les forces populaires d’Ansarullah ont tiré plus de 100 missiles et obus contre différentes bases militaires saoudiennes frontalières à Najran, Jazzan et Zahran sud, a rapporté l’agence Yemeni Press.

Un émirati tué

Lundi, un sous-officier des Emirats arabes unis, qui participe à la coalition, a été tué dans des échanges de tirs avec les Houthis (forces populaires d’Ansarullah) dans le secteur de Najrane, toujours à la frontière entre l'Arabie saoudite et le Yémen, selon ce communiqué.

Ces morts portent à plus de 40 le nombre des tués de l’autre côté de la frontière, depuis le début le 26 mars d'une agression militaire saoudo-américaine contre le Yémen qui a fait plus de 2500 martyrs, selon l’Onu.

Version yéménite

Or, des sources militaires yéménites citées par l’agence Yemeni Press ont contredit la version saoudienne et assuré que l’officier émirati a été tué dans la ville portuaire d’Aden (sud).

Et d’ajouter: « le sous-officier émirati faisait partie de 11 soldats émiratis arrivés il y a quelques jours à Aden ».

« Il a été tué lors d’affrontements avec l’armée et Ansarullah dans la région de Bir Fadl ».

Selon cette source, les soldats émiratis avaient pour mission  de tirer de bombes à fragmentation contre les forces yéménites.

Le médiateur de l'ONU appelle à une trêve face au risque de famine  

Au niveau humanitaire, l'envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen Ismaïl Ould Cheikh Ahmed a réaffirmé mercredi l'urgence d'une trêve humanitaire dans ce pays qui est "à deux doigts de la famine".

S'adressant à la presse après avoir rendu compte au Conseil de sécurité de l'échec des négociations de paix de Genève, il a estimé "impératif pour toutes les parties -- et pour moi toutes sont responsables -- de trouver les moyens d'établir une trêve".

Il s'agit d'une "obligation morale", a-t-il souligné en souhaitant que cette trêve humanitaire intervienne "avant la fin du Ramadan", le mois de jeûne musulman qui se termine le 17 juillet.

Reprenant la demande saoudienne, il a dit qu’un cessez-le-feu devra s'accompagner d'un retrait des forces yéménites (armée + Ansarullah) des villes qu'elles ont conquises et d'un mécanisme de surveillance pour signaler les violations par l'une ou l'autre partie.

Il a par ailleurs rappelé que 21 millions de Yéménites avaient besoin d'assistance humanitaire, soit 80% de la population.

"Nous sommes à deux doigts de la famine" au Yémen, a fait valoir Ismaïl Ould Cheikh Ahmed. "Nous devons trouver le moyen de soulager les souffrances de la population".

S'ajoutent à cette crise une épidémie de dengue et des craintes de recrudescence de la polio dans le pays.

L'émissaire de l'ONU a confirmé qu'il allait poursuivre des consultations pour tenter de convoquer une nouvelle session de négociations mais sans annoncer de date.

Un diplomate onusien dénonce le blocus maritime saoudien

Le Yémen, qui importe 90 pour cent de sa nourriture, fait l'objet d'un "blocus maritime" de la part de la coalition arabe menée par l'Arabie saoudite, a dénoncé de son côté un diplomate du Conseil.

"Les Saoudiens disent que ce n'est pas un blocus mais une zone maritime contrôlée", a-t-il ajouté sous couvert d'anonymat.

"En l'absence d'une trêve humanitaire (..) il faut que ce blocus soit allégé afin que des navires puissent passer" et ravitailler la population.

Le même diplomate a jugé "peu encourageantes" les perspectives de reprise des négociations.

Une première session de négociations sous l'égide de l'ONU s'étaient achevées le 19 juin à Genève sans accord sur une trêve et depuis les affrontements ont repris de plus belle.

Le Yémen est le théâtre d'intenses combats depuis que les Houthis, soutenus par l'Iran, ont conquis la capitale Sanaa et d'autres régions, poussant à l'exil à Ryad le président Abd Rabbo Mansour Hadi.