23-11-2024 02:50 PM Jerusalem Timing

Quand les Palestiniens accusent "Israël" de crime de guerre devant la CPI

Quand les Palestiniens accusent

La presse israélienne a appelé « le gouvernement israélien à regarder dans le rapport comme dans un miroir, car il doit se préoccuper de la position de l’armée israélienne et de celle de l’Etat d’Israël »

La presse israélienne semble prendre au sérieux l’examen par la CPI d’un rapport qui accuse l’entité sioniste de crimes de guerre en Cisjordanie et à Gaza au cours du conflit de 2014, et ce contrairement au gouvernement israélien toujours fidèle à son arrogance.  

Il fait souligner que l'Autorité palestinienne va déposer ce Jeudi deux dossiers devant la Cour pénale internationale (CPI) dans lesquels elle accuse « Israël » de crimes de guerre en, a annoncé Mercredi la représentation palestinienne aux Pays-Bas.

L'Autorité palestinienne a adhéré à la CPI en avril dernier, et le procureur Fatou Bensouda a lancé une enquête préliminaire depuis. C'est désormais au procureur Fatou Bensouda de décider si elle ouvre formellement une enquête pour crime de guerre.

Des enquêteurs de l'Onu ont déclaré lundi que l’entité sioniste et des groupes palestiniens avaient commis des exactions pouvant constituer des crimes de guerre au cours de ce conflit qui a fait plus de 2 100 morts côté palestinien et de 67 côté israélien.

 "Israël" a déjà dit s'opposer à la CPI et refuser toute coopération avec ses procureurs.

Or, parmi les très rares commentateurs israéliens qui ont tenté de dédramatiser l’affaire, Ben Caspit qui écrit dans  Maariv que le rapport de la commission internationale des droits de l'homme est  équilibré et donc se distingue  du rapport Goldstone. Selon lui, le rapport Goldstone concernant l'agression Plomb durci de  2008-2009  a enregistré une victoire  pour le mouvement Hamas alors  que le nouveau rapport est considéré juste dans le sens  où il y a partage de la responsabilité entre "Israël" et Hamas.

Oui mais.. le simple d’établir une forme d’égalité entre "Israël" et Hamas est considéré par les responsables israéliens comme une perte sachant qu’"Israël" s’estime supérieure moralement et culturellement parlant, alors que le Hamas est cette force barbare et obscurantiste.

Pour sa part, Smadar Bat Adam a estimé dans «Israël aujourd'hui» que le rapport est un  document dangereux pour  le monde libre «parce qu'il permet aux organisations terroristes de recourir à des outils démocratiques qui ne les concernent pas, voire il ouvre la voie à établir  une analogie directe entre les organisations terroristes et l'état de la démocratie , remettant en question les idées des meilleurs penseurs et philosophes qui ont  instauré les valeurs de l'éthique et de la justice au cours de l'histoire humaine. »

Le  commentateur sur les affaires arabes dans le site Wela, Avi Yassacharov, s’est étonné de la réaction hystérique de la part de membres du gouvernement Netanyahu, qui ne comportait aucune réponse valable  au contenu du rapport, uniquement une répétition de mots  qui ne changeront pas l'opinion publique internationale déjà opposée  à "Israël".

Pour sa part, le journaliste  Amit Lavental a écrit sur le même site d’informations israéliens que  le timing de la publication du rapport devra mettre à l'aise "Israël" compte tenu du fait qu’il coïncide avec  fin de la date limite des négociations nucléaires avec l'Iran et leur arrivée à un point culminant, sans oublier que  l'Europe et l'Amérique sont noyés jusqu’au cou dans les problèmes de l'immigration,  la question de la Grèce et la crise en Ukraine  sachant que le rapport est ambigu et ne comporte pas des condamnations sévères.

De l'avis des experts israéliens, la simple accusation contre  Hamas d’avoir commis des crimes de guerre atténue les  accusations contre "Israël" sachant que l'Amérique et l'Europe sont occupées à lutter contre la montée de l'islam radical au Moyen-Orient et donc ils ne sont pas en position d’affronter Israël pour ce rapport.

Cela dit, Lavental souligne que  le gouvernement israélien semble confus et hésitant entre s’opposer au rapport ou l’ignorer. Cette confusion s’explique selon lui par le fait  qu'il avait  déjà rejeté les conclusions de la Commission et refusait de coopérer avec la commission, agissant  ainsi selon les recommandations de Netanyahou.

Or, ignorer  l'ONU est interprété par  le monde comme une forme d'arrogance qu’"Israël" devra payer cher pour cela, sans compter que beaucoup d’Israéliens estiment que le gouvernement doit  répondre au rapport de manière logique et objective partant du  constat que la récente guerre à Gaza a endommagé l’image d"’Israël" au niveau international.

Nombreux sont les qui pensent qu’il est possible de répondre au contenu du rapport des Nations Unies à travers des archives.  Ainsi le quotidien israélien Yediot Ahronot  a affirmé que les services de renseignement possèdent  mille preuves concrètes sur les soi-disant crimes de guerre commis par le  Hamas : preuves rassemblées par une équipe de huit agents de l'Unité de recherche.

Toutefois, certains   commentateurs israéliens sur le site de Yediot ont noté que le Hamas était durant la dernière guerre plus conscient, la preuve c’est qu’il n’a utilisé les tunnels que contre des objectifs militaires et des sites israéliens.

Dans tous les cas, l'éditorial Haaretz a appelé « le gouvernement israélien à regarder dans le rapport comme dans un miroir, car il doit se préoccuper de la position de l'armée israélienne et de celle de l'Etat d'Israël », notant  que « les justifications présentées par le gouvernement sont maigres et Israël n’en a pas besoin, elle a plus besoin  d'une réforme profonde de l'éthique militaire ».