Peu après l’attaque, l’armée israélienne déclara que la cible était « des agents terroristes du Hamas.
Quatre jeunes garçons furent tués le 16 juillet l’an dernier, lorsqu’Israël bombarda la plage de Gaza. Mohammed Ramiz Bakr, 11ans, Ahmed Aftef Bakr et Zakariya Ahmed Bakr, tous deux 10ans, et Ismail Mahmoud Bakr 9 ans. Les garçons jouaient à cache-cache entre les bateaux de pêche.
L’attaque eut lieu en vue de l’hôtel al-Deira, repère principal des journalistes internationaux. Beaucoup de ces derniers, comme Peter Beaumont du Gardian, étaient aux premières loges lors de l’attaque. « Même à 200 mètres de distance, » écrivit Beaumont quelques heures après la tuerie, « il était évident que trois d’entre eux étaient des enfants. »
Peu après l’attaque, l’armée israélienne déclara que la cible était « des agents terroristes du Hamas. La perte de vies civiles signalée suite à cette frappe est un dénouement tragique ».
Le 11 juin de cette année, Peter Lerner porte-parole des forces armées israélienne rapporta que l’Avocat Général de l’armée israélienne avait conclu que les avions israéliens « avaient visé des silhouettes prises pour des militants des forces navales du Hamas ».
Par suite de ce jugement, l’Avocat Général militaire « ordonna de clore le dossier de l’enquête et de le classer sans suites ».
Quelques jours plus tard, le 14 juin, l’armée israélienne publia un rapport de 277 pages niant que les soldats ou stratèges israéliens aient commis un quelconque acte répréhensible. « Des civils ont aussi subi des préjudices, » admit le rapport, mais ces derniers furent considérés comme « le résultat d’effets secondaires fâcheux – mais légaux – d’une action militaire légitime effectuée dans les parages de civils et de leur environnement ».
La Bande de Gaza est l’une des zones les plus densément peuplées au monde. Mais les chiffres officiels – 10 000 personnes au mile carré (1.6km2) – ne tiennent pas compte du fait que de grandes étendues de terre ne sont pas habitables en raison de la "zone de sécurité" délimitée par Israël.
L’an dernier, Israël a ciblé non seulement des quartiers résidentiels, mais également des écoles de l’ONU utilisées comme refuges, ainsi que le montre le rapport d’une commission d’enquête des Nations Unies du 27 avril.
Dans son rapport du mois de mars le Département des Affaires Humanitaires de l’ONU montra que l’attaque israélienne tua 2256 civils, dont 500 enfants.
Israël a ciblé des zones civiles et tué des civils, et son rapport sur l’attaque de la plage n’a rien à voir avec la réalité. Israël assume son point de vue selon lequel chaque Palestinien est un agent du Hamas, sauf preuve du contraire.
Début juin, le secrétaire des Nations Unies, Ban Ki-moon, a pris la décision de retirer Israël de la liste des états coupables de graves violations des droits des enfants. Les preuves avaient été consignées dans un rapport sur les enfants et les conflits armés, mais les pressions exercées par les Etats-Unis ont empêché que le nom d’Israël y figure.
Les efforts déployés par la représentante spéciale de l’ONU sur la question des enfants et les conflits armés, Leila Zerrougi, furent vains. La force brute a abattu ses cartes.
Le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU doit prochainement faire son rapport sur le bombardement de la Bande de Gaza en 2014. Le déluge de rapports produits par Israël a pour but d’occulter les constations de cet organe. Un précédent rapport sur le bombardement de 2009 – le rapport Goldstone – fut consigné aux oubliettes. D’intenses pressions exercées par les Etats-Unis et Israël l’ont véritablement neutralisé, et le nouveau rapport va probablement subir le sort.
Israël ne sera pas tenu de répondre de ses actes : occupation et guerres. Absolument pas.
Le seul mécanisme qui soit actuellement efficace pour dénoncer l’impunité est la campagne Boycott, Désinvestissement et Sanctions, qui a maintenant 10 ans.
100% de crimes, zéro punition
Israël viole le droit international et refuse de se conformer aux résolutions des Nations Unies mais cela ne menace en rien la place privilégiée qu’il occupe dans l’imaginaire occidental, à savoir de poste avancé de la démocratie dans l’Orient arabe.
Etant donné que l’ONU est incapable de faire appliquer le droit dans ce cas précis, il incombe aux citoyens du monde entier d’endosser cette responsabilité. La campagne BDS assume le rôle que les institutions internationales ne remplissent pas.
Les dirigeants politiques d’Israël ont conscience du danger qui menace leur "marque" si la campagne de boycott continue à prendre de l’ampleur au même rythme. La notion d’Israël est maintenant associée à la fois au meurtre d’enfants et au refus d’en endosser la responsabilité.
Il ne suffit pas d’accuser d’antisémitisme tous ceux qui critiquent Israël. Ce bobard s’est dégonflé. Trop peu de gens se laissent intimider. Trop de gens considèrent les faits et voient un peuple occupé qui mérite justice.
Il n’est pas facile de deviner à quoi ressemblerait cette justice. Les violations de la Quatrième Convention de Genève par Israël, par le biais de ses activités de colonisation, par exemple, ont modifié la situation sur le terrain. Israël a rendu la paix impossible.
Les luttes et rêves indomptables des Palestiniens combinés à la campagne de boycott s’évertuent à ranimer l’idée de paix. C’est la seule façon de rendre hommage à ces quatre garçons sur cette plage.
Info-Palestine