22-11-2024 12:01 PM Jerusalem Timing

Toujours pas d’accord entre la Grèce et ses créanciers

Toujours pas d’accord entre la Grèce et ses créanciers

Les principaux points d’achoppement sont toujours le champ d’application de la TVA et l’épineuse question des retraites - l’âge légal de départ et les cotisations.

La Grèce et ses créanciers n'ont toujours pas trouvé d'accord jeudi, à cinq jours d'un possible défaut de paiement, et vont présenter des documents séparés lors d'une nouvelle réunion des ministres des Finances de la zone euro, suivie d'un sommet de l'UE.

A l'issue de nouvelles discussions à Bruxelles entre le Premier ministre
grec Alexis Tsipras, le président de la Commission européenne Jean-Claude
Juncker, la directrice générale du FMI Christine Lagarde et le président de la
BCE Marifinanceo Draghi, il manquait toujours une base d'accord entre Athènes
et les trois institutions avec lesquelles la Grèce négocie pour obtenir de
l'argent frais en échange d'engagements de réformes et de coupes budgétaires.

Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schuble, a estimé que la Grèce
et ses créanciers étaient "encore plus éloignés" qu'avant, au lieu de s'être
rapprochés.

"Les Grecs ont plutôt fait des pas en arrière" dans les dernières
négociations, "il y a plutôt un plus grand éloignement qu'un rapprochement", a
dit le ministre à son arrivée à la réunion de l'Eurogroupe.

   Une source du gouvernement grec à Athènes a parlé de son côté d'une "grande distance" entre les deux camps, à cinq jours de la date-butoir d'un
remboursement au Fonds monétaire international (FMI) qui alimente les craintes
de défaut de paiement du pays.

Le déblocage d'une tranche d'un prêt en suspens depuis presque un an, de
7,2 milliards d'euros, ou à défaut un geste financier de la BCE sera nécessaire
pour qu'Athènes honore cette échéance.

A son arrivée à Bruxelles, le ministre des Finances autrichien Hans-Jörg
Schelling a fait état d'une "nouvelle proposition" qui devait être examinée par
les membres de l'Eurogroupe.

   Mais en fait ce sont deux propositions distinctes qui seront soumises aux
grands argentiers réunis à partir de 11H30 GMT pour la quatrième fois en moins
d'une semaine.

D'un côté "une trame d'accord" mise sur la table par les institutions, qui
inclut des éléments de l'offre grecque, selon une source proche des
négociations, et qui "va aussi loin que possible", selon une autre source. De l'autre, une proposition grecque concurrente.    

"La partie grecque reste stable sur ses propositions et va les soumettre
lors de l'Eurogroupe", a indiqué une source grecque à Bruxelles, tandis qu'à
Athènes on estimait avoir "fait preuve de responsabilité" et que "le temps
était venu de juger de la bonne volonté de tous".
   
Toujours les retraites, la TVA

Les principaux points d'achoppement sont toujours le champ d'application de
la TVA et l'épineuse question des retraites - l'âge légal de départ et les
cotisations.

Tsipras, porté au pouvoir en janvier sur un message anti-austérité, est
sous pression de son parti de gauche radicale Syriza pour ne pas céder aux
exigences des créanciers.

  Le Premier ministre grec veut depuis longtemps régler le dossier non pas
dans le cénacle de l'Eurogroupe mais avec ses pairs, les chefs d'Etat et de
gouvernement.

Ceux-ci sont attendus à partir de 14H00 GMT pour un sommet dans la capitale
européenne, consacré officiellement au sort des migrants qui affluent de plus
en plus nombreux en Europe, et à l'avenir du Royaume-Uni dans l'UE.

Mais à cinq jours de la date-butoir du 30 juin, le dossier grec a de
grandes chances d'occulter ces autres sujets cruciaux pour l'Europe.
   Derrière un défaut de paiement au FMI se profile la menace d'une sortie de
la Grèce de la zone euro, un "Grexit", scénario catastrophe pour les
responsables européens et pour beaucoup de Grecs qui veulent rester dans
l'euro. 

"L'échec n'est pas une option, il faut réussir", a plaidé le Premier
ministre français Manuel Valls dans un entretien à la presse colombienne.

"Là où il y a une volonté, il y a un chemin", avait aussi twitté dans la
matinée le commissaire européen Pierre Moscovici, reprenant à son compte une
formule utilisée plusieurs fois récemment par la chancelière allemande Angela
Merkel à propos du dossier grec.

Mais les points de friction paraissent encore trop nombreux. Le
gouvernement grec veut aussi obtenir des allègements de sa dette colossale -
attendue cette année à 180% de son Produit intérieur brut (PIB) -, mais
beaucoup d'Européens, Allemands en tête, ne veulent pas en entendre parler, du moins pas maintenant.