Les journalistes se trouvant dans les zones du conflit, peuvent être qualifiés de "belligérants non privilégiés".
Le département de la guerre aux États-Unis a publié une nouvelle instruction de conduite des opérations militaires qui explique notamment que les journalistes peuvent être qualifiés de "belligérants non privilégiés". Ils sont donc ainsi assimilés à des combattants et donc il est autorisé d'ouvrir le feu sur eux.
Selon ce manuel de guerre de 1176 pages, dénommé "Instructions du département de la Défense sur les règles de conduite des opérations militaires", on énumère différentes possibilités pour tuer un ennemi, comme l’abattre, le faire exploser ou le poignarder, mais il n'est toujours pas autorisé d'utiliser le poison ou des gaz asphyxiants.
Pourtant, les attaques surprises et le massacre des troupes en retraite sont bel et bien approuvés.
En même temps, les journalistes se trouvant dans les zones du conflit, peuvent être qualifiés de "belligérants non privilégiés", rapporte le quotidien américain The Washington Times.
En outre, l'instruction va plus loin et contient non seulement les règles de conduite sur la ligne de front, mais aussi une section détaillée sur les journalistes, notamment le fait qu’ils peuvent être qualifiés de "terroristes".
"En général, les journalistes sont des civils. Cependant, les journalistes peuvent être des membres des forces armées, des personnes autorisées à accompagner les forces armées ou des belligérants non privilégiés", précise l'instruction.
Pourtant, le Pentagone ne donne pas les critères selon lesquels un journaliste peut être classé dans cette catégorie.
Le terme "belligérants non privilégiés" remplace celui de "combattant ennemi illégal" utilisé sous George Bush.
Certains défenseurs des droits de l’homme considèrent comme étrange et provocateur la présence d'un tel terme dans un document du Pentagone.
Le professeur en journalisme de l'université de Georgetown Chris Chambers a confié à RT qu’il ne savait pas ce que signifiait ce nouveau terme, "parce que ni la Convention de Genève, ni les autres principes du droit international et même la loi américaine ne possèdent de terme "belligérants non privilégiés".
Cela autorise les militaires à "attaquer et même tuer des journalistes qui ne leur plaisent pas particulièrement, mais en même temps qui ne sont pas forcément de l'autre bord", explique Chris Chambers.
Le manuel affirme aussi qu’il n’existe aucune interdiction à propos des drones dans le droit de la guerre, précise RT. Le livre affirme que ces derniers peuvent être désignés comme avions militaires s’ils sont utilisés par un militaire américain.
Le porte-parole du Pentagone, le lieutenant-colonel Joseph R. Sowers, a déclaré que le manuel n'était pas significatif et qu'il n'avait pas valeur de loi.
Ce manuel est le premier guide légal du Pentagone en ligne pour quatre branches militaires.