23-11-2024 09:36 AM Jerusalem Timing

Yémen: Les yéménites bombardent plusieurs bases saoudiennes, risque de famine

Yémen: Les yéménites bombardent plusieurs bases saoudiennes, risque de famine

L’ONU a révisé à la hausse son appel de fonds humanitaires, qui atteint désormais 1,6 milliard de dollars, mais n’a pour l’instant recueilli que 10% de cette somme.

Au 92ème jour de l’agression saoudo-américaine contre le Yémen, l'armée et les forces populaires yéménites, dont Ansarullah (Houthis), ont bombardé plusieurs bases militaires saoudiennes.

Une source militaire yéménite, citée par la chaine panarabe AlMayadeen, a fait état de plusieurs soldats saoudiens blessés dans un bombardement visant des sites de l’armée saoudienne dans la région frontalière de Khouba à Jazzane.

Et d’ajouter : les forces yéménites ont tiré plus de 60 missiles contre la base d’Al-Kaam dans la région de Zahrane sud.

Raids saoudiens contre un marché

Côté yéménite, l'Arabie n'a pas pris en considération le mois béni de Ramadan pour baisser ses frappes contre les Yéménites. Plus de 10 civils sont tombés en martyre et des dizaines d’autres blessés dans cinq raids saoudiens visant un marché populaire dans la région Hazm, principale ville de la province de Jawf, dans le nord.

Trois autres raids saoudiens ont visé la région de Saada (nord), de Maareb (nord-est) et la capitale Sanaa.

L’ONU réclame que les navires commerciaux puissent ravitailler le Yémen

Entre-tempsm l'ONU a réclamé jeudi la reprise de l'approvisionnement du Yémen par des navires commerciaux afin d'éviter une famine dans le pays.

"Il est vital que les navires commerciaux puissent revenir" dans les ports yéménites car le pays dépend à 90% de ces importations, a déclaré à la presse le patron des opérations humanitaires de l'ONU Stephen O'Brien.

"Les importations commerciales sont aujourd'hui tombées à 15% du niveau qu'elles atteignaient avant la crise, c'est évidemment insuffisant", a-t-il ajouté.

En conséquence, selon lui, le pays est proche de la famine: "Dix des 22 gouvernorats sont en situation d'urgence alimentaire, c'est-à-dire un cran au-dessous de la famine".

La pénurie de carburant affecte aussi les établissements de soins, dont 160 au moins ont dû fermer. "Le système de santé menace de s'effondrer", a prévenu M. O'Brien.

Des diplomates à l'ONU accusent l'Arabie saoudite d'avoir imposé un véritable "blocus maritime" au Yémen dans le cadre d’une agression militaire menée depuis fin mars par une coalition saoudo-US contre le Yémen.

M. O'Brien a expliqué qu'une des difficultés était de mettre en place un "mécanisme approprié d'inspection" des cargaisons des navires de commerce qui veulent accoster au Yémen.

"Il devrait y avoir un régime léger (d'inspection) sous l'égide de l'ONU", a-t-il suggéré.

Selon l'ONU, la guerre contre le Yémen a déjà fait 2.800 morts, dont 1.400 civils, et 13.000 blessés depuis mars.

Et 21 millions de Yéménites ont désormais besoin d'assistance humanitaire, soit 80% de la population.

Pour M. O'Brien, les chiffres sur les pertes humaines "sont sans doute largement inférieurs à la réalité".

S'ajoutent à cette crise humanitaire une épidémie de dengue et des craintes de recrudescence de la polio dans le pays.

L'ONU a révisé à la hausse son appel de fonds humanitaires, qui atteint désormais 1,6 milliard de dollars, mais n'a pour l'instant recueilli que 10% de cette somme.

Dans une déclaration unanime publiée jeudi, les 15 pays membres du Conseil de sécurité ont "souligné l'urgence de permettre aux fournitures commerciales d'entrer dans le pays pour des impératifs humanitaires, à cause de la forte dépendance du Yémen et de sa population envers les importations de nourriture et de carburant".

Le Conseil s'est déclaré "très inquiet de la détérioration de la situation humanitaire au Yémen, y compris le risque de famine" et a encouragé les donateurs à se montrer plus généreux.

Les 15 pays ont réitéré leur appel en faveur d'une trêve humanitaire et demandé aux factions yéménites de reprendre "sans condition préalable et de bonne foi" des négociations de paix, après l'échec des récentes discussions à Genève, en raison des obstacles saoudiens.