"Les tentatives pour résoudre les problèmes en Europe sont en train d’échouer, et la crise se propage de la Grèce, de l’Irlande et du Portugal à des pays plus grands", révèle un rapport publié par un cabinet d’étude basé à W
Les efforts actuels de l'Europe pour secourir ses pays membres exposés à une crise de la dette souveraine comportent un risque d'échec et dans tous les cas l'euro en tant que devise semble condamnée à marquer un affaiblissement, selon des experts aux États-Unis.
"Les tentatives pour résoudre les problèmes en Europe sont en train d'échouer, et la crise se propage de la Grèce, de l'Irlande et du Portugal à des pays plus grands", révèle un rapport publié jeudi par Perter Boone et Simon Johnson, deux chercheurs du Peterson Institute for International Economics, un cabinet d'étude basé à Washington.
Le système financier européen repose sur un aléa moral, c'est à dire une politique de "faillite interdite" pour attirer les financements nécessaires pour le roulement de montants colossaux de dette bancaire et souveraine de court terme, indiquent les deux auteurs dans leur nouveau rapport, "Europe on the Brink" (l'Europe au bord du gouffre).
Les personnalités politiques des pays européens créditeurs appellent à un partage du fardeau de la dette dans le privé, tandis que les investisseurs réclament des taux d'intérêt plus élevés pour l'acquisition de ces dettes. "Mais l'augmentation des taux pourrait bien pousser les banques et les pays jusqu'à la faillite".
Ces propos surviennent alors que les dirigeants de la zone euro sont réunis à Bruxelles pour discuter d'un accord dans le cadre d' un sommet européen visant à résoudre la crise de la dette grecque.
Il y a trois scénarios pour l'avenir de la zone euro, estiment M. Boone, chargé de recherche au sein du cabinet, et M. Johnson, ex-économiste en chef du Fonds monétaire international.
Le premier scénario envisagé est que la zone euro tente de réaffirmer son engagement à empêcher les faillites et l'inflation. Toutefois, cela maintiendrait le régime de l'aléa moral et cela pourrait coûter en crédibilité à toutes les parties impliquées.
Le second scénario implique l'élimination de ce régime de l' aléa moral. La zone euro admettrait que certains États sont surendettés ce qui entraînerait une série de restructurations de la dette.
Le dernier scénario serait que les décideurs continuent de se contredire en promettant des possibilités de défaillance ciblée ou de restructuration de la dette de certains pays tout en maintenant qu'ils peuvent assurer la stabilité du reste de la zone euro. Toutefois, cela pourrait provoquer une contagion et par suite, un mouvement de panique.
"L'évolution des politiques dans ce scénario est difficile à prévoir" estiment-ils. "Au final, quoi qui se passe, l'euro devrait devenir quelque chose rappelant davantage la lire italienne ou la peseta espagnole que le deutschemark fort que ses fondateurs envisageaient au départ".