Le soutien des habitants de Deraa aux forces régulières a été décisif.
La bataille baptisée "Tempête du sud" contre la ville de Deraa au sud de la Syrie s'est soldé jusqu'à présent un fiasco.
Malgré sa planification par la cellule Mok, qui comprend des officiers américains, israéliens, saoudiens et jordaniens et la participation de 34 factions de l’Armée syrienne libre regroupées dans le cadre de la coalition Jaïch al-Fateh, dont la milice d’Al-Qaïda en Syrie le front al-Nosra, les miliciens n’ont pu avancer d’un pouce.
Pourtant ils étaient plus de 2500, -selon le chiffre de la télévision arabophone al-Mayadeen-, assistés par une vingtaine de chars sans compter les centaines de véhicules équipés de mitrailleuses et les 11 mille roquettes fraîchement dépêchées par la Jordanie, dont la médiatisation s’est faite en grande fanfaronnade. (Photo à gauche)
Toutes les régions que leurs sites électroniques ont prétendues avoir conquises sont toujours entre les mains de l’armée syrienne, assure le correspondant de notre chaine al-Manar.
Images à l’appui : dont la région de Panorama qui surplombe l’autoroute reliant Deraa à la capitale, ainsi que cette dernière, cible favorite des milices, sans oublier le stade municipal que les terroristes ont prétendu avoir pris. De même est-il pour l’unité que les miliciens ont prétendu avoir décimée : elle se trouve toujours dans ses positions, selon la chaine al-Manar.
L’attaque avait été lancée dans la nuit de mercredi à jeudi à partir de sept fronts, explique le journal libanais al-Akhbar, et des milliers de roquettes et d’obus ont été tirées, tuant un certain nombre de civils dans les quartiers Mahattat, al-Kossour, al-Sahhari, al-Manchiyeh, al-Kachef et al-Matar.
En parallèle au pilonnage intensif, des tentatives de progression terrestre ont été entamées à partir des quartiers occupés par les milices, vers les positions de l’armée à al-Ray, al-Matahen, au camp de Deraa et à Kherbet-Ghazalé. Elles étaient devancées par les attaques suicides au chiffre de quatre et qui sont en général l’œuvre des membres du Nosra.
Sans utilité. Les miliciens ont du rebrousser chemin.
Approximativement, il est question de 87 tués et blessés dans les rangs de la Jaïch al-Fateh. Les hôpitaux jordaniens et israéliens se sont partagé leur hospitalisation.
En plus des quatre suicidaires, une vingtaine de miliciens ont péri alors qu’ils tentaient de couper l’autoroute Deraa-Damas, à proximité de la localité de Karfa.
Le bureau des archives cité par le site d’information (pro rebelles) Nabaa a dénombré 42 miliciens tués, avec leur identité.
Depuis le retrait de l’armée syrienne de la base de la brigade-52 au nord-est de Deraa, fêtée en grandes pompes par les milices, celles-ci accumulent les revers dans le sud syrien. Elles ne sont pas parvenues à prendre ni l’aéroport al-Thaalat à Deraa, ni la localité Hadar, dans la province de Souweïda, ni les villes de Khan-Arnaba et Baath, hier, dans la province de Quneitra.
Les raids aériens de l’aviation syrienne y sont bien sur pour quelque chose. Ils ont frappé avec précision les cellules d’opérations des milices, leur attroupements, et leurs voies d’approvisionnement, explique une source militaire pour al-Akhbar.
Mais le soutien apporté par les habitants à l’armée, à travers les comités de défense nationale a été décisif.
« La plupart des habitants de Deraa optent pour l’armée et l’Etat, surtout qu’ils ont beaucoup souffert des exactions des groupuscules qui prétendent être modérés et de leurs tribunaux légaux , sans compter le chaos qu’ils ont semé dans les régions qu’ils contrôlent », assurent des sources de la ville pour al-AKhbar.
Comme d’habitude, les milices ont essayé de terroriser la population, en lançant des slogans du style «c’est la bataille des flots de sang ». Mais la réaction a été inverse. Au lieu de prendre peur, les habitants, de plus en plus écœurés, passent à l’action.