"L’Occident est plus disposé à laisser l’Ukraine faire faillite qu’à engager des négociations avec la Russie"
Au lieu d'aider l'Ukraine à sortir de la crise économique, les pays occidentaux préfèrent sanctionner la Russie et accuser Vladimir Poutine de tous les maux. Il s'agit d'un "jeu extrêmement cynique", estime le professeur Stefan Hedlund de l'université d'Uppsala en Suède.
L'Occident est plus disposé à laisser l'Ukraine faire faillite qu'à engager des négociations avec la Russie, écrit le professeur Hedlund, spécialiste de la Russie et de l'Europe de l'est, dans le quotidien suédois Aftonbladet.
Selon lui, malgré ses tentatives de remettre de l'ordre en Ukraine, le président Piotr Porochenko subit une pression grandissante de la part de l'Occident. Pire, il est aujourd'hui de plus en plus évident que ce dernier n'a pas l'intention d'accorder une aide substantielle à l'Ukraine.
Au lieu d'aider ce pays, les "amis" occidentaux de Porochenko préfèrent sanctionner la Russie et lancer des accusations contre son président, Vladimir Poutine.
Ce comportement a peut-être permis à l'Occident de gagner quelques points dans les discussions politiques, mais il n'a nullement profité à l'Ukraine. Quant aux tentatives de clouer Poutine au pilori, elles ont fini par "accentuer la douleur" de la Russie, coupant toutes les voies de réconciliation et de compromis, affirme M. Hedlund.
Il rappelle qu'au premier trimestre 2015, le PIB ukrainien a chuté de 17,6% par rapport à la même période de 2014, que la production industrielle en mai dernier a baissé de 20% par rapport à mai 2014 et que le taux d'inflation se situe actuellement à 60%. Le pays est de facto en faillite, et le risque d'un nouveau mouvement de protestation ne cesse d'augmenter.
Or, en réponse à cette évolution des événements, les Etats-Unis et l'UE durcissent les sanctions contre la Russie. D'après le professeur, il s'agit d'un "jeu extrêmement cynique, car l'Occident préfère précipiter l'effondrement de l'Ukraine que d'engager des négociations avec la Russie".
Deux sujets déterminent actuellement l'avenir de l'Ukraine. Le premier consiste dans la nécessité de mettre un terme aux hostilités dans le Donbass et le second, dans la nécessité de s'entendre avec les créanciers sur l'allègement de la dette. Ces deux points sont interdépendants, car la poursuite des combats dans le Donbass provoque une "incertitude complète" quant à l'avenir de l'Ukraine, ce qui, à son tour, rebute les investisseurs.
Le professeur suédois estime que les sujets militaire et économique concernent également la Russie. Cette dernière pourrait, selon lui, se montrer plus souple dans son dialogue avec l'Ukraine. Mais doit-elle faire des concessions excessives? Stefan Hedlund estime que non.
Sputnik