Le navire qui tentait de briser le blocus de Gaza a été contraint de se diriger vers le port d’Ashdod.
Les forces d’occupation israéliennes ont intercepté un navire qui tentait de briser le blocus israélien contre Gaza, avant de le contraindre de se diriger vers le port occupé d'Ashdod tôt lundi.
Le mouvement palestinien Hamas, au pouvoir à Gaza, a dénoncé un "acte de piraterie", exhortant "la communauté internationale à sortir de son silence" face à cette "violation du droit international".
"Face à un refus de changer de cap, la marine a intercepté le navire dans les eaux internationales pour l'empêcher de briser le blocus de la bande de Gaza", a pour sa part indiqué l'armée d’occupation dans un communiqué.
Désormais escorté vers le port d'Ashdod, au nord de Gaza, le navire avec à son bord des militants pro-palestiniens devrait accoster d'ici 12 à 24 heures, toujours selon le communiqué.
Une porte-parole de l'armée d’occupation israélienne a indiqué à l'AFP qu'il s'agissait du chalutier suédois Marianne, l'un des quatre bateaux de la "Flottille de la liberté III" qui compte environ 70 membres, dont le député palestinien à la Knesset Bassel Ghattas, l'ancien président tunisien Moncef Marzouki et des députés de pays européens et arabes.
Les trois autres navires ont "changé de cap et regagné leur port d'origine", selon un communiqué diffusé par les militants à bord du "Canadian Boat to Gaza," avant l'interception du bateau suédois.
Avant de rebrousser chemin, les passagers des autres bateaux ont toutefois affirmé dans un communiqué ne pas renoncer à leur "destination: la conscience de l'Humanité", appelant "une nouvelle fois le gouvernement d'Israël à lever le blocus de Gaza".
Il est à noter que le blocus a signé la disparition virtuelle des exportations de Gaza et fait chuter son PIB de plus de 50%, affirme la Banque mondiale qui a récemment tiré la sonnette d'alarme, mettant en garde contre un effondrement total de l'économie du petit territoire côtier où 39% de la population vit sous le seuil de pauvreté.
Mais pour le ministre israélien de la guerre Moshé Yaalon, qui prétend qu'"aucun siège n'est imposé sur Gaza", les militants de la flottille mènent une "campagne visant à délégitimer Israël" et leur expédition "n'a aucun but humanitaire".
Netanyahu félicite les forces d’occupation israéliennes
"Cette flottille n'est rien d'autre qu'une démonstration d'hypocrisie et de mensonges qui ne fait qu'aider l'organisation terroriste Hamas et qui ignore toutes les horreurs perpétrées dans notre région", a prétendu lundi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans un communiqué destiné à féliciter les forces d’occupation israéliennes impliquées dans l'interception du navire.
Les passagers de la "Flottille de la liberté III" affirment eux vouloir attirer l'attention sur le blocus terrestre, aérien et maritime imposé par « Israël » contre la bande de Gaza depuis 2006.
Concrètement, ce blocus signifie qu'il est impossible de pénétrer dans les eaux gazaouies, ou de s'éloigner de plus de six miles nautiques des côtes de Gaza sous peine d'essuyer des tirs de la marine israélienne, comme cela arrive régulièrement aux pêcheurs palestiniens.
La Flottille, dont l'expédition a tourné court lundi matin, entendait capitaliser sur le contexte actuel, alors qu'"Israël" fait face à des appels au boycott et des pressions internationales, et que l'ONU vient d'accuser l’entité sioniste de possibles crimes de guerre durant la guerre israélienne contre Gaza il y a un an.
Mais avant elle, des militants pro-palestiniens avaient déjà à plusieurs reprises tenté de briser le blocus par la Méditerranée.
Le 31 mai 2010, une expédition avait fini dans le sang quand des commandos israéliens avaient donné l'assaut sur six navires civils, dont le Mavi Marmara, acheminant de l'aide humanitaire à Gaza. Dix Turcs étaient alors tombés en martyre.