23-11-2024 07:14 PM Jerusalem Timing

Yémen: nouvelle manifestation contre le pouvoir à Sanaa

Yémen: nouvelle manifestation contre le pouvoir à Sanaa

Le Yémen semble avoir pris la torche de l’Egypte, et s’obstine à vouloir renverser le régime de Saleh, au pouvoir depuis 32 ans.


  

  
   Des milliers d'étudiants et d'avocats ont manifesté lundi à Sanaa, réclamant la démission du président Ali Abdallah Saleh, qui tente de court-circuiter le mouvement populaire en hâtant un accord avec l'opposition.
  
"Après Moubarak, Ali", scandaient les manifestants, comparant le président Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, à son homologue égyptien Hosni Moubarak, chassé du pouvoir par la rue vendredi, après 30 ans à la tête de l'Egypte.
  
"Le peuple veut la chute du régime", répétaient-ils, reprenant le principal slogan du soulèvement en Egypte.
   La manifestation, comme celles qui se sont tenues au cours des derniers jours, est organisée à l'initiative d'étudiants et de composantes de la société civile. L'opposition parlementaire, qui a décidé de reprendre le dialogue avec le régime du président Saleh, n'y est pas associée.
  

A Taëz, au sud de la capitale, plusieurs milliers de personnes ont également réclamé un changement de régime, et huit personnes ont été blessées lorsque la police a dispersé cette manifestation, selon des témoins.
  
A Sanaa, les étudiants, auxquels s’est joint une délégation de l'Ordre des avocats et des activistes, ont tenté de marcher sur la place Tahrir (Libération), où se trouve le siège du gouvernement.
  
Mais les forces de sécurité ont installé des barbelés pour les empêcher d'accéder à cette place où des partisans du Congrès populaire général (CPG, parti au pouvoir) sont installés depuis la semaine dernière sous des tentes.
  
Des centaines de partisans du CPG brandissant des portraits du président Saleh ont alors attaqué les protestataires à coups de bâton et de pierres, avant que la police intervienne pour les séparer, selon le correspondant de l'AFP.
  
Quelques manifestants ont été superficiellement blessés.
  
Le correspondant de la BBC en arabe, Abdallah Ghorab, le visage en sang, a affirmé à l'AFP avoir été battu "par des hommes du parti au pouvoir".
  
Dimanche, une femme avait été blessée à Sanaa lorsque les forces de sécurité avaient dispersé une manifestation organisée par des étudiants, selon des témoins.
  
L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a demandé lundi aux autorités yéménites de ne pas employer les pistolets à impulsion électrique Taser pour disperser les manifestants.
  
"Des centaines de membres des forces de sécurité" ont dispersé dimanche la "manifestation pacifique antigouvernementale" à Sanaa "à l'aide de matraques et ont attaqué deux manifestants au moyen de pistolets Taser", selon un communiqué de HRW qui cite des témoins.
  
L'opposition parlementaire yéménite n'a plus organisé de manifestation depuis une marche qui avait rassemblé des dizaines de milliers de ses partisans le 3 février à Sanaa.
  
Elle a annoncé dimanche qu'elle acceptait de reprendre le dialogue avec le pouvoir, suspendu fin 2010, après les promesses de réformes annoncées par le chef de l'Etat.
  
M. Saleh avait annoncé le 2 février le gel des amendements constitutionnels lui permettant de briguer un nouveau mandat en 2013, et affirmé qu'il ne chercherait pas à ce que son fils lui succède.
  
Son parti a appelé dans un communiqué lundi à une réunion "avant la fin de la semaine" d'un comité des deux parties chapeautant le dialogue.
  
Il a souligné que le dialogue devait reprendre au plus vite dans le but de "de former un gouvernement d'union nationale qui superviserait le processus de réformes constitutionnelles et la tenue d'élections législatives dans une atmosphère de liberté et de transparence".
  
En moins d'un mois, deux chefs d'Etat arabes ont été chassés du pouvoir sous la pression de la rue, en Tunisie et en Egypte.