“Cinq nouvelles interceptions top secrètes de la NSA secouent la France”..
“Cinq nouvelles interceptions top secrètes de la NSA secouent la France”, révèle le journal italien L’Espresso, qui a collaboré avec WikiLeaks. Des ministres, des diplomates et des hauts fonctionnaires du gouvernement français ont été espionnés par l’agence de sécurité américaine entre 2004 et 2012 à des fins commerciales.
Les publications dévoilées ce 29 juin rapportent plusieurs conversations entre François Baroin – ministre de l’Economie sous Sarkozy – et le Commissaire européen Pierre Moscovici, au sujet de la situation économique de la France. “Des conseillers des ministres ont également été ciblés” afin de récupérer des informations sur les pratiques commerciales du pays. En particulier “sur une des initiatives les plus chères à l’administration Obama : le partenariat transpacifique”, explique l’hebdomadaire italien.
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Ces documents “démentent une nouvelle fois les déclarations du gouvernement américain. Quand le scandale a éclaté, les Etats-Unis ont catégoriquement réfuté que les activités de surveillance de masse de la NSA se prolongeaient au-delà de la protection de la sécurité nationale et de la lutte antiterroriste”, poursuit le journal.
Des centaines d’entreprises espionnées
Pourtant, comme le signale Tech Crunch, “les entreprises françaises les plus performantes ont été espionnées à des fins d’intelligence économique”. L’espionnage concerne de nombreux secteurs stratégiques : électricité, nucléaire, pétrole, gaz, ou encore biotechnologie. L’agence de sécurité américaine “a voulu en savoir plus sur les onéreux contrats de l’exportation de biens industriels”, rapporte le site spécialisé américain, qui assure que “toutes les négociations françaises évaluées à plus de 200 millions de dollars [soit environ 170 millions d’euros] ont été interceptées”. Les informations ont ensuite été partagées avec le gouvernement américain, mais aussi avec les plus proches alliés des Etats-Unis : le Canada, la Grande-Bretagne, la Nouvelle-Zélande et l’Australie, afin “d’aider à la signature de contrats à l’exportation”.
“D’après l’agence de sécurité informatique française Anssi, la NSA aurait espionné au moins une centaine d’entreprises, dont la plupart sont des sociétés publiques du CAC 40.” Un avantage compétitif considérable pour les Etats-Unis. Airbus a porté plainte contre X pour espionnage.
Le Courrier International