" La raison de l’enlèvement de Sultan ben Turki est lié à des révélations qu’il comptait faire concernant un réseau de corruption dans lequel sont impliqués des princes saoudiens et saad Hariri".
Encore une fois, le tweeter saoudien Moujtahed lance une bombe médiatique en révélant sur son compte Twitter que "l'ambassade d'Arabie Saoudite à Genève a informé la Cour royale saoudienne d'une crise majeure qui risque d’éclater entre la Suisse et l'Arabie suite à un éventuel appel en justice contre l'ambassadeur d'Arabie saoudite et contre d'autres personnalités saoudiennes, a rapporté la chaine satellitaire iranienne alAlam.
Selon Moujtahed, qui a diffusé une lettre issue de l'ambassade de Riyad en Suisse, l'appel en justice concerne notamment le prince Abdelaziz ben Fahd ben Abdelaziz et le ministre des Affaires islamiques, Saleh Al-Sheikh, ainsi que l’ex-premier ministre libanais Saad Hariri.
Dans la lettre adressée au roi Salmane, la convocation du prince Abdelaziz ben Fahd ben Abdelaziz concerne un crime d'enlèvement sur le territoire suisse et à laquelle l'ambassade et les personnes qui ont été mentionnés ont participé à ce crime.
Toujours selon Moujtahed, une équipe d'avocats suisses a réussi à convaincre le procureur général a déclenché une action en justice pour enquêter sur l'enlèvement il y a 12 ans de Sultan ben Turki ben Abdul Aziz. Ce dernier a été enlevé du palais du roi Fahd à Genève d’ où il a été transféré sous sédation à un avion d’évacuation médicale vers Riyad et depuis il est soumis à la résidence forcée, allant d’hôpital à hôpital. Selon les informations citées par Moujtahed, la raison de l'enlèvement de Sultan ben Turki est lié à des révélations qu’il comptait faire concernant un réseau de corruption dans lequel sont impliqués des princes saoudiens et l’ex- Premier ministre du Liban, Rafick Hariri, sans compter qu’il réclamait des réformes en Arabie, ce qui a provoqué la décision de le ramener en Arabie Saoudite par la force.
Toujours selon les informations, l'enlèvement a eu lieu dans le palais du roi Fahd où le prince Abdelaziz ben Fahd et Saleh Al-Sheikh ont invité Sultan puis l’ont anesthésié et l’ont transporté à un avion médical vers Riyad. Or, selon le message de l'ambassade saoudienne adressée à la Cour Sultan avait suffisamment de preuves sur ce réseau de corruption et les personnes impliquées.
Cela dit, dans la lettre de l'ambassade saoudienne à Genève, Abdelaziz ben Fahd ne jouit pas de l'immunité, et donc s’il est convoqué par les autorités judiciaires suisses, il peut être ramené par la force de n’importe où en Europe ou en Amérique et ce par l'intermédiaire d'Interpol. Il en est de même pour Saleh Al-Cheikh et Saad al-Hariri, qui risquent d’être arrêtés à leur entrée en Europe ou aux Etats-Unis ou tout autre pays qui a signé avec la Suisse un accord d’échange de recherchés par la justice .
Pour ce qui est de l'ambassade saoudienne, en sa qualité de représentante de l'Etat) elle jouit d’une forme d’immunité et donc le procureur général ne peut pas convoquer ses employés. Toutefois, le refus de coopérer engendrera certes de graves conséquences diplomatiques. Selon la même lettre, le conseiller juridique de l'ambassade saoudienne a averti que si la convocation judiciaire n’est pas annulée alors on assistera à une bataille juridique sans précédent que les médias occidentaux ne manqueront pas de couvrir provoquant ainsi un scandale.
Le conseiller juridique a souligné que l'affaire revêt deux volets: un volet criminel sous le titre du terrorisme international. Le deuxième volet est civil et concerne les dommages de santé et personnels subis par Sultan.
A noter que l’enlèvement a été qualifié de crime de terrorisme international, car il a été commis sur le territoire d'un autre Etat, sachant que les avocats estiment que décision de kidnapping est une décision souveraine émise par le roi saoudien personnellement et mis en œuvre en coopération avec l'ambassade mentionnée.
Dans son volet civil, la lettre mentionne que Sultan souffre d’une forme de paralysie , l’obligeant à rester souvent dans les hôpitaux, conséquence de son enlèvement. Et donc, il a droit selon les lois européennes d’un dédommagement colossal.
Moujtahed conclut que tous les responsables soutiennent l’idée de cesser cette poursuite judiciaire afin de contenir la crise, sauf que le prince héritier Mohammed bin Salman insiste à aller jusqu’au bout afin d’embarrasser le prince Abdel Aziz ben Fahd.
Il convient de souligner que ni la Suisse ni les médias suisses n’ont commenté sur cette affaire pour l’instant.