D’après un récent sondage, 54% des Grecs ont l’intention de voter contre la politique d’austérité proposée par les créanciers internationaux.
Le 5 juillet, les Grecs se rendront aux urnes dans le cadre d'une consultation populaire sur un accord avec leurs créanciers internationaux.
Mercredi soir, le premier ministre Alexis Tsipras a appelé la population à rejeter les conditions posées à la Grèce par ses créanciers en échange d'un nouveau plan de sauvetage. Selon lui, l'éventuelle victoire du "non" devrait aider Athènes à parvenir à un "meilleur accord avec l'Europe".
D'après un récent sondage, 54% des Grecs ont l'intention de voter contre la politique d'austérité proposée par les créanciers internationaux.
Le principal problème posé par ce scénario est de savoir si les créanciers de la Grèce sont confiants qu'elle sera prête à mener à bien un programme économique qui satisferait les Européens.
Alexis Tsipras a pour sa part promis de démissionner du poste de chef du gouvernement en cas d'éventuelle victoire du "oui".
Victoire du "non" et sortie chaotique de la zone euro
Ce scénario serait marqué par une longue période de crise et d'incertitude qui se terminera par la sortie du pays de la zone euro et le retour à la monnaie nationale, la drachme.
De toute évidence, ce processus s'avérerait chaotique, la Banque centrale européenne étant susceptible d'interdire l'octroi de prêts au quasi-ensemble des banques grecques en raison de leur insolvabilité.
L'accès aux comptes bancaires et actifs financiers serait limité dans le pays, ce qui risquerait de porter un nouveau coup dur à l'économie nationale.
Le retour à la drachme entraînerait pour sa part une montée de l'inflation dans le pays. Dans ce contexte, le gouvernement pourrait être contraint de modifier la législation afin de garder le contrôle de la situation.
Une sortie organisée de la zone euro pourrait être moins douloureuse, bien qu'elle entraîne également la conversion des comptes bancaires en drachmes.
La question de l'appartenance de la Grèce à l'Union européenne restera quant à elle ouverte. Il est à noter que le mécanisme de l'exclusion d'un pays de l'UE n'existe pas pour le moment. Dans tous les cas, le règlement de la crise économique qui affecte le pays aujourd'hui sera encore très long indépendamment du résultat du référendum.
Les experts grecs se montrent cependant plus optimistes que leurs collègues occidentaux. Ainsi, le politologue Aliki Kosyfologou estime que la victoire du "non" permettait de "construire un avenir démocratique" en Grèce comme dans l'ensemble de l'Europe.
"Le référendum ne porte pas sur l'appartenance du pays dans la zone euro: cette décision relève de la compétence du gouvernement. Nous ne sommes pas des invités en Europe (…). Comme en témoigne une récente expérience, le référendum est un argument puissant pour mettre fin à l'austérité draconienne dans la zone euro", a déclaré M.Kosyfologou cité par le service de presse du parti SYRIZA, au pouvoir en Grèce.
Sputnik