L’économie canadienne est touchée de plein fouet par la baisse des prix du pétrole.
Après une contraction de son produit intérieur brut au premier trimestre, l'économie canadienne, touchée de plein fouet par la baisse des prix du pétrole, se dirige vers une récession, ont estimé jeudi deux grandes banques.
La banque Nomura dit s'attendre à un nouveau recul de 0,5% du PIB en rythme annuel au deuxième trimestre, tandis que Bank of America prédit une baisse de 0,6%.
Une récession se définit techniquement par deux trimestres consécutifs de diminution du PIB réel.
Lors des trois premiers mois de l'année, le Canada --cinquième producteur de pétrole de la planète-- a, contre toute attente, vu son PIB se contracter de 0,6%.
Face au scénario qui se dessine, la banque centrale canadienne devra réduire à nouveau son taux directeur d'un quart de point, comme elle l'a fait en janvier en le fixant à 0,75%, estiment les deux banques.
"L'économie a surpris par sa faiblesse cette année et semble être entrée en récession au premier semestre 2015, même après l'assouplissement de la politique monétaire en janvier", a écrit l'économiste de Bank of America Emanuella Enenajor.
Plusieurs économistes s'inquiètent de l'état de l'économie canadienne depuis la publication vendredi dernier des statistiques montrant que le PIB a diminué pour un quatrième mois d'affilée en avril, soit une première depuis la récession de 2008-2009.
Et ces statistiques, a rappelé Charles St-Arnaud de Nomura, ne tenaient pas compte de l'impact des incendies de forêts en Alberta qui ont entraîné une suspension d'environ 10% de la production de pétrole dans les sables bitumineux pendant une partie de mai et juin. "L'économie canadienne est vraisemblablement en récession", a-t-il souligné.
Face à cette situation, selon les analystes, la Banque du Canada n'aura d'autre choix que de réviser ses prévisions. Elle table encore sur une croissance de 2,8% au troisième trimestre et de 2,5% au quatrième trimestre.
Une nouvelle baisse du taux directeur, combinée à une récession, risque de plomber encore davantage le dollar canadien, qui a déjà perdu 22% face au dollar américain depuis deux ans et qui devrait ne valoir qu'environ 70 cents US à la fin de l'année.