Alep fait l’objet d’une deuxième attaque, en l’espace de 15 jours. Plus de 40 miliciens du Nosra tués à Ariha, dans un attentat-suicide.
La Résistance islamique et l’armée syrienne ont lancé ce samedi matin la bataille pour la conquête de la ville syrienne de Zabadané, le dernier bastion des miliciens dans cette région à la frontière avec le Liban et située à 20 km l’ouest de la province de Damas et à 10 km de la frontière libanaise.
Selon le correspondant de notre chaine al-Manar, l’assaut a été lancé à partir de plusieurs fronts, avec un bombardement intensif de l’artillerie et des avions militaires contre les positions des milices. La chaine de télévision arabophone al-Mayadeen précise pour sa part que l’attaque a été lancée à partir de 150 points.
Dans la matinée de ce samedi, toutes les voies d’approvisionnement de la ville ont été coupées, l’isolant de Serghaya et de Aïn-Hor.
La bataille s’inscrit dans le cadre des efforts déployés pour nettoyer les régions frontalières entre le Liban et la Syrie de toutes les milices et séparer la montagne al-Cheikh de la série montagneuse de l’Est du Liban. Ce qui devrait protéger la ligne Beyrouth-Damas entièrement et éliminer les dangers qui menacent le nord-ouest de la capitale syrienne.
Au début de l’après midi, L’armée syrienne et le Hezbollah ont conquis la citadelle Tal-alMaaroufah, connu sous l’appellation AlKoko, et située à l’ouest de la ville. Ce site est stratégique car il surplombe la totalité de la région des Associations (Jamiyyat).
Ces derniers jours, des accrochages violents avaient eu lieu sur les fronts au sud, à l’ouest et à l’est de la ville, entre les militaires réguliers et les combattants du Hezbollah d’un côté, et les miliciens de la branche d’Al-Qaïda en Syrie, le front al-Nosra, le mouvement Ahrar al-Cham et Jaïch al-Islam de l'autre, indique le journal al-Akhbar.
Des tractations avaient également eu lieu avant le lancement de la bataille pour neutraliser cette ville, mais elles se sont soldées par un échec, en raison de l’obstination des miliciens qui ont envahi ses rues, et dont le nombre est estimé entre 900 et 1200. Alors que la plupart des habitants de la ville voulaient parvenir à un compromis à l’instar de ce qui s’est passé à Serghaya, où l’accord conclu stipulait en échange d'épargner la ville, les miliciens ne doivent pas s’attaquer aux positions de l’armée.
Nouvelle attaque contre Alep
la ville d'Alep au nord de la Syrie fait l’objet depuis vendredi d’une nouvelle attaque en l’espace de 15 jours, après l’échec de la campagne «conquête d’Alep» perpétrée au début du mois de Ramadan.
C’est le front al-Nosra qui commande cette fois-ci l’assaut à la tête d’une coalition baptisée « Ansar al-Chariaa » (Les partisans de la Chariaa), et comprenant 13 factions jihadistes takfiristes dont le mouvement Ahrar al-Cham, le front Ansar Eddine, le mouvement Noureddine Zenkeni, les brigades Abou-Ammarat, le 1er Bataillon et autres.
Dans son communiqué numéro un, la cellule d’opération de cette coalition a annoncé que son objectif consiste à «libérer la ville d’Alep».
Tout de suite après, les quartiers loyalistes ont fait l’objet d’un pilonnage sporadique. 5 civils ont été tués vendredi et 100 autres blessés.
A peine le bombardement a-t-il cessé, que des accrochages violents ont éclaté sur deux axes : celui d’al-Zahraa où se trouve le quarteir général du service de renseignements de l'armée de l'air syrienne, et celui de Khalidiyyé. Sans rien changer au statu quo au bout de six heures de combats. C’est alors que les assaillants ont tenté une attaque à partir du quartier Ashrafiyyeh.
Mais c’est surtout du côté des bâtiments des recherches scientifiques, au nord-ouest d’Alep que les miliciens ont réussi à ouvrir une brèche, parvenant à prendre quelques bâtiments, après avoir bombardé la région de plusieurs centaines de roquettes et de missiles thermiques.
Une source militaire syrienne a assuré pour le journal assafir que les forces régulières feront tout pour restituer ces bâtiments qui constituent la première ligne de défense des quartiers de Halab al-Jadidé (le New Alep) et les autres quarteirs loyalistes de l'ouest d'Alep.
Les combats s’y poursuivent, et selon cette source, l’armée a infligé de lourdes pertes aux miliciens, dont pas moins de 100 ont péri. Les hôpitaux du nord et du nord-ouest d’Alep grouillent de blessés, et certains ont été transférés aux hôpitaux turcs, a indiqué une source de l’opposition pour le journal libanais.
Ce samedi, la télévision al-Mayadeen a assuré que l’armée syrienne a lancé l’assaut pour reprendre le bâtiment des Recherches scientifiques avec la participation des avions militaires.
Daesh contre Nosra, la Turquie se mobilise
En même temps, les combats fratricides entre le Nosra et la milice wahhabite takfiriste Daesh (Etat islamique) se poursuivent, dans la province nord d’Alep, et jusqu'à la frontière avec la Turquie, au moment où cette dernière a dépêché des renforts à sa frontière avec la Syrie, « pour les protéger » selon le Premier ministre turc Ahmad Davutoglu qui a exclu une intervention turque directe dans le proche avenir.
Il y a quelques jours, le Conseil de sécurité national turc avait ratifié des plans militaires présentés par le chef de l’état-major. Ils préconisent l’instauration d’une zone d’exclusion au nord de la Syrie, tout au long de la frontière avec la Turquie sur une longueur de 110 km et une profondeur de 30 km.
Idleb : 40 miliciens du Nosra tués
Dans le gouvernorat d'Idleb au nord de la Syrie, rapportent des sources syriennes pour le site Tahtel-Mijhar, au moins 40 miliciens du front al-Nosra ont péri dans un attentat perpétré dans la mosquée Salem à Ariha, où ils étaient réunis pour l'iftar (la rupture du jeûne).
L'explosion dont l'origine n'a pas été élucidée semble être l'oeuvre d'un suicidaire, beaucoup plus que d'un engin piégé ayant été télécommandé à distance. L'auteur serait selon le média syrien Cham un membre de Daesh
L’OSDH a lui aussi rendu compte de cette explosion, indiquant que "25 miliciens du Front Al-Nosra ont été tués par une explosion d'origine indéterminée".
Parmi les tués figure un chef du Nosra, un tunisien connu sous le pseudonyme Abou Huzaïfa al-Tunuci.