Pour le meurtrier, il est temps de mettre un terme au soutien stupide des Palestiniens… et de commencer à soutenir nos cousins civilisés, les Israéliens ».
Anders Behring Breivik, qui comparait lundi devant un tribunal d'Oslo, après avoir admis être l'auteur des attaques ayant fait 93 morts, serait membre d’une loge maçonnique.
Selon le quotidien norvégien VG et la chaine norvégienne TV2, le meurtrier serait membre de loge maçonnique John Piliers.
L’information serait issue du bulletin des loges maçonniques norvégiennes datant de 2008. La Loge Piliers serait basée à Oslo et compterait 813 membres, dont le site TV2 révèle la liste complète.
Un fervent sympathisant d’ « Israël »
Juste avant la tuerie, il a diffusé sur internet un manifeste de 1.500 pages dans lequel il se présente comme un croisé engagé dans une lutte contre l'Islam et le marxisme notamment.
Dans ce manifeste rédigé en anglais sous le nom d'Andrew Berwick et intitulé "A European Declaration of Independence - 2083", il annonce son soutien absolu à « Israël » et ses dirigeants dont à leur tête Benjamin Netanyahu.
Le mot d’ « Israël » a été 300 fois mentionné dans ce manifeste dans lequel il fait l’éloge à plusieurs reprises du fondateur du sionisme Hertzel tout en dénonçant les institutions européennes qui soutiennent et coopèrent avec les Arabes contre l’ « Etat d’Israël ».
Le meurtrier a en outre salué la position d’ « Israël » qui refuse d’accorder aux Arabes vivant sur « son territoire » les droits de citoyenneté, alors que ce n’est pas le cas en Europe.
Selon lui, il est temps de mettre un terme au soutien stupide des Palestiniens… et de commencer à soutenir nos cousins civilisés, les Israéliens ». |
Décrit comme un "fondamentaliste chrétien", Breivik a également écrit qu’il est nécessaire de lutter en faveur d’une « Europe judéo-chrétienne », refusant toutes les théories « anti-juifs ».
Selon lui, la nouvelle droite européenne est en train de se développer rapidement pour être un des soutiens à « Israël » dans la lutte contre le jihad islamique ».
Pour le meurtrier: il est nécéssaire de mener cet acte
Breivik a déclaré avoir préparé depuis 2009 l'opération, qui a tué au moins 93 personnes, dont 86 abattues sur la petite île d'Utoeya et sept mortes dans un attentat à la voiture piégée commis dans le quartier des ministères, dans le centre d'Oslo.
Il "reconnaît les faits mais il ne reconnaît pas sa responsabilité criminelle", a déclaré à la presse le commissaire Sponheim.
Il y évoque "l'usage du terrorisme comme un moyen d'éveiller les masses".
"Il considère que c'était cruel de devoir mener ces actions mais que, dans sa tête, c'était nécessaire", a déclaré aux médias norvégiens l'avocat du meurtrier, Geir Lippestad.
"Lors des interrogatoires, il a dit qu'il était seul". Or, selon des témoins de la tuerie sur l'île d'Utoeya, il y aurait eu "un ou plusieurs" tireurs.
A la recherche de la publicité
"Il a deux souhaits: le premier est que l'audience soit publique et le second est qu'il puisse être vêtu d'un uniforme", a déclaré dimanche l'avocat, Geir Lippestad, à la télévision NRK.
Au cours de sa comparution prévue vers 11H00 GMT le juge va se prononcer sur le placement en détention du meurtrier qui a admis avoir planifié de longue date et avoir agi seul vendredi dans ce carnage.
Le bilan encore provisoire des attaques, le pire acte de violence en Norvège depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, s'élevait dimanche à 93 morts, 97 blessés et un nombre indéterminé de disparus, selon la police.
Des voix s’élèvent pour réclamer la peine de mort
En Norvège, où la peine maximale prévue par le code pénal est de 21 ans, des voix se sont élevées sur internet pour réclamer le rétablissement de la peine de mort.
Pendant 90 minutes, le suspect, déguisé en policier et en possession de deux armes à feu, a tiré sur un rassemblement de quelque 600 jeunes du Parti travailliste, réunis à Utoeya pour un camp d'été.
Il a aussi tiré sur ceux qui tentaient de s'enfuir à la nage, achevant les blessés et ciblant les tentes dans lesquelles les adolescents campaient.
Le fait qu'une heure s'est écoulée entre la première alerte sur une fusillade à Utoeya et l'arrestation du tireur commence à susciter des questions et des critiques.
La police a fourni dimanche de premières indications pour justifier ce délai, soulignant notamment que l'unité spéciale de policiers a dû venir d'Oslo, ce qui a pris du temps.
Les corps des victimes d'Utoeya ont été transférés dimanche vers la morgue en vue des autopsies.
Le tabloïde Dagbladet a publié lundi en Une les noms et photos de 10 disparus, âgés entre 14 et 21 ans.
Les victimes d’Otoya avaient demandé le boycott d’"Israël"
Selon le site Internet norvégien Politalesk , les jeunes militants du parti du pouvoir, qui campaient sur l'île de Otoya , avaient discuté mercredi dernier, deux jours avant le massacre, la création d'un Etat palestinien et ont appelé à un boycott d' « Israël ».
Jeudi, le ministre des Affaires Étrangères de la Norvège, Jonas Gahr Store, avait visité le camp de la jeunesse sur l’île de Otoya. Accueilli en héros, les jeunes brandissaient des pancartes appelant au: “boycott d’Israël” et à la “reconnaissance d’Etat Palestinien”.