"Israël" s’insurge contre une possible levée des sanctions contre Téhéran.
Après des mois d'intenses négociations, les pays des 5+1 et l'Iran poursuivent ce dimanche les discussions cruciales sur le programme nucléaire iranien, dernière ligne droite avant un possible accord historique, espéré d'ici à mardi.
"La prolongation des négociations n'est une option pour personne. Ni pour nous, ni pour les autres. Nous essayons d'achever le travail à ce stade. Mais est-ce que cela se produira, je ne peux pas le dire avec certitude", a déclaré Abbas Araghchi, l'un des principaux négociateurs iranien à la télévision d'Etat.
Mais il a encore une fois insisté sur le fait que tout accord devait respecter les "lignes rouges" de l'Iran.
Il a précisé que les négociateurs avaient préparé "un texte de 20 pages avec cinq annexes, au total entre 70 et 80 pages", mais que certains "questions importantes", notamment "quatre ou cinq points concernant les sanctions" n'étaient toujours pas réglées et devraient être tranchées par les ministres.
Les Iraniens réclament une levée rapide et globale de ces dernières.
"Nous sommes vraiment en fin de partie", a déclaré à des journalistes un haut responsable gouvernemental américain. "Nous faisons certainement des progrès, il n'y a aucun doute là-dessus", a déclaré ce responsable sous couvert de l'anonymat, "mais il est également clair qu'il y a toujours des questions importantes qui ne sont pas résolues, c'est pourquoi les gens travaillent jusque très tard dans la nuit".
A la mi-journée, le patron de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Yukia Amano, a aussi signalé que son organisation pourrait conclure à la fin de l'année ses investigations sur la "possible dimension militaire" (PMD) du programme nucléaire de l'Iran, un des points clés du dossier.
M. Amano s'était rendu jeudi en visite à Téhéran, à l'invitation des autorités iraniennes, et s'est notamment entretenu avec le président Hassan Rohani.
La PMD est un des aspects les plus délicats des négociations. L'AIEA soupçonne Téhéran d'avoir mené des recherches au moins jusqu'en 2003 pour se doter de la bombe atomique, et cherche à avoir accès aux scientifiques impliqués, ainsi qu'aux documents et aux sites qui pourraient avoir abrité ces recherches.
Téhéran a toujours démenti avoir voulu ou vouloir se doter d'un arsenal militaire nucléaire, affirmant que les documents sur lesquels se base l'AIEA sont des faux.
"Des progrès ont été réalisés", a assuré M. Amano, dont l'agence onusienne serait appelée à jouer un rôle crucial de supervision d'un éventuel accord entre l'Iran et les grandes puissances.
En vertu d'une nouvelle loi, si le Congrès américain reçoit le texte de l'accord d'ici au 9 juillet, il aura 30 jours pour se prononcer, mais si cette date est dépassée, la période d'examen passera à 60 jours. Ce qui retardera d'autant la mise en application de l'accord et pourra créer des complications supplémentaires.
Les négociations doivent permettre d'aboutir à un accord visant à s'assurer que le programme iranien ne puisse avoir de dimension militaire, en échange d'une levée des sanctions internationales qui frappent l'Iran.
"Israël" s'insurge contre une possible levée des sanctions contre Téhéran
La perspective d'un accord a encore poussé « Israël » à dénoncer à l'avance une possible levée des sanctions imposées à l'Iran.
"Dès la levée des sanctions, des dizaines voire des centaines de milliards de dollars vont affluer dans l'économie iranienne", a affirmé le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un communiqué, ajoutant que "l'Iran est le plus pays le plus dangereux au monde et en fait beaucoup plus dangereux que Daesh (EI)".
"Il ne faut pas laisser l'Iran se doter de l'arme la plus dangereuse au monde et remplir les caisses de terrorisme", a-t-on poursuivi de même source, affirmant que "plus le temps passe, plus les grandes puissances font des concessions à l'Iran".
"Israël", qui détient plus de 400 ogives nucléaires, est considéré comme la seule puissance nucléaire du Moyen-Orient et n'a pas signé le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).
Avec AFP