Le nombre réel des naturalisés est nettement supérieur à celui annoncé par les autorités bahreïnies!
Le haut-cadre de l’association al-Wifac, Khalil Al-Marzouq, a affirmé que les autorités du Bahreïn voulaient résoudre le problème des apatrides au Koweït à travers la naturalisation pour des objectifs politiques.
Al-Marzouq a souligné que le nombre réel des naturalisés est de 69 mille, selon un recensement de l'Agence centrale d'information et non 15 mille, comme le prétendent les autorités, leur demandant de traiter de manière transparente ce dossier !
Or, ce n’est pas la première fois que l’opposition bahreïnie accuse l’État de mener une politique de naturalisation massive en faveur des sunnites afin de modifier la composante démographique du pays.
Rappelons-nous en 2009 : la plus importante manifestation a eu lieu le 31 janvier. Les Bahreïnis sont descendus nombreux dans la rue pour contester la politique de naturalisation massive menée par l’Etat.
A l’époque, le président du Bahrain Center for Human Rights, organisation officiellement interdite depuis 2004, Nabil Rajab avait déclaré que "le gouvernement accorde la nationalité à des étrangers qui n’ont jamais vécu à Bahreïn" !
Selon lui, « les nouveaux citoyens, qui proviennent principalement de Syrie, de Jordanie et du Yémen, acceptent d’autant plus volontiers leur nouvelle vie que leurs conditions s’en trouvent considérablement améliorées. Ils bénéficient d’un logement gratuit, d’un travail, et d’une couverture médicale alors que le pays connaît d’énormes difficultés économiques" !
Restructuration démographique ?
Mais encore..Un conseiller britannique chargé de la sécurité stratégique auprès du gouvernement, Salah Al-Bandar, a rédigé un rapport de 220 pages. Il accuse des responsables au sein du gouvernement de truquer les résultats des élections en faveur des candidats sunnites. Il évoque également une politique qui vise à modifier la composition démographique du pays en naturalisant des ressortissants syriens, jordaniens et yéménites d’obédience sunnite. Le rapport a été envoyé aux ambassades américaine, britannique et allemande. Suite à la diffusion de ce rapport, le conseiller a été licencié.
C’était en 2006 !
Le gouvernement du Bahreïn, de son côté, s’est exprimé sur le sujet en novembre 2008. Le ministre en charge des passeports et des permis de résidence a déclaré: "Nous ne sommes pas au courant d’une naturalisation massive mentionnée dans ce rapport."
"Les dirigeants des monarchies (du Golfe) ne font pas confiance aux chiites, craignant qu’ils servent les intérêts iraniens dans la région", explique Radhi Al-Mosawi, rédacteur en chef adjoint du journal bahreïni "Alwaqt" (le Temps).