L’organisation par Moscou du sommet des Brics "montre que l’isolement de la Russie est un mythe.
Le président Vladimir Poutine a accueilli mercredi les dirigeants des pays émergents des Brics à la veille d'un sommet au cours duquel la Russie compte montrer qu'elle n'est pas isolée sur la scène internationale malgré la crise ukrainienne et les sanctions occidentales.
Avant ce sommet des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) qui se déroulera jeudi à Oufa, dans l'Oural, Vladimir Poutine s'est notamment entretenu avec son homologue chinois, Xi Jinping, et le Premier ministre indien Narendra Modi.
Pour Moscou, visé par des sanctions occidentales et exclu du G8, ces bonnes relations avec les autres économies émergentes sont indispensables alors que la Russie prône le combat contre ce qu'elle estime être une hégémonie américaine.
"Je suis particulièrement ravi de rencontrer nos partenaires chinois", a d'ailleurs assuré le président russe à son homologue chinois lors de leur entretien.
"Je suis parfaitement au courant des difficultés que nous devons affronter, tant économiquement que politiquement. Mais en joignant nos efforts, nous les surmonterons sans doute", a-t-il ajouté.
Après Xi Jinping et Narendra Modi, Vladimir Poutine rencontrera le président sud-africain Jacob Zuma et la présidente brésilienne Dilma Roussef, attendue dans la soirée à Oufa.
Le dirigeant iranien Hassan Rohani est également attendu dans cette ville située à 1.100 km à l'est de Moscou, avant un entretien prévu jeudi après-midi avec le président russe.
L'Organisation de coopération de Shanghai (OCS, qui regroupe la Chine, la Russie et les ex-républiques soviétiques d'Asie centrale), à laquelle l'Iran est candidat, tiendra vendredi son sommet à Oufa.
'L'isolement est un mythe'
Les Brics "illustrent le nouveau système des relations internationales" dans lequel émergent de "nouveaux centres de pouvoir", a affirmé dans un communiqué le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, qui y voit une réponse à un monde "dominé" par les Etats-Unis.
"Cela deviendra probablement une des premières institutions au monde, qui se focalisera sur des projets d'infrastructure", a précisé le ministre de l'Economie, Alexeï Oulioukaïev, en marge du sommet.
L'organisation par Moscou du sommet des Brics "montre que l'isolement de la Russie est un mythe, malgré les affirmations de certains hommes politiques américains ou européens", a déclaré à la radio Kommersant FM le politologue Alexeï Moukhine, du Centre d'informations politiques.
Les Brics "préfigurent un monde nouveau, dans lequel l'Occident ne dominera pas", a pour sa part assuré le politologue Fiodor Loukianov au quotidien officiel Rossiiskaïa Gazeta.
La mise en place d'une Banque de développement des Brics, qui devrait être opérationnelle d'ici la fin de l'année, sera le principal sujet à l'ordre du jour mais les dirigeants réunis discuteront "de tous les problèmes internationaux, dont l'Ukraine, la Grèce et la menace posée par (les takfiristes de) Daesh", a précisé le conseiller du Kremlin Iouri Ouchakov, cité par l'agence de presse publique russe Ria Novosti.
Avec AFP