La bataille sécuritaire n’est pas uniquement sur le terrain à Ghardaïa. Elle est aussi sur les réseaux sociaux.
Depuis les affrontements meurtriers qui ont endeuillé, mercredi dernier, la Vallée du M’zab, de nombreuses photos circulent sur les réseaux sociaux. Des photos de personnes mortes ou gravement blessées présentées comme celles des victimes de Ghardaïa. Mais ces images ont été, en réalité, prises ailleurs, en dehors de l’Algérie, en Irak, en Syrie ou encore au Yémen. Ceux qui les ont postées ont pris le soin de les légender en arabe pour tenter de faire croire qu’effectivement il s’agissait de photos de massacres commis à Ghardaïa.
«Regarde ce que font les “Khaouaridj” ibadites Ben M’zab… de nos frères malékites à Guerrara, Berriane et Ghardaïa. 13 martyres ont été tués par des lâches criminels… », peut-on lire sur l’une des nombreuses vidéos en circulation sur les réseaux sociaux ou disponibles sur YouTube.
On voit bien des corps sans âme allongés dans une pièce, pleins de sang. Pas plus. Rien n’indique que ce sont des Algériens. Une telle image peut être filmée dans n’importe quel endroit de la planète.
Le plus grave est le texte venimeux qui l’accompagne. Un texte qui vise à attiser la haine dans la Vallée du M’zab et accentuer les tensions entre les habitants de la région au moment où tous les corps de l’Etat s’attellent à ramener la paix dans cette partie du pays.
S’il y a des personnes vigilantes qui ont tenté d’attirer l’attention des internautes sur ces fausses images, cela n’a pas empêché que d’autres usagers des réseaux sociaux les partagent et les diffusent largement, en tombant dans le piège de la manipulation. Ces images ont même été reprises par des médias étrangers, à l’instar de ceux du voisin de l’Ouest, le Maroc, et qui se livrent à des traitements tendancieux et bien orientés des événements tragiques de Ghardaïa.
Loin de la rigueur et de l’objectivité que nous dicte la profession, ces médias à la solde du Makhzen font dans l’amplification, en dénaturant la réalité et en diffusant des images prises en Syrie ou au Yémen qu’ils présentent comme celles de Ghardaïa.
Mais la question qui mérite d’être posée : qui sont derrière ces fausses images des victimes des événements de Ghardaïa ? Qui cherche à attiser les tensions ? Les auteurs de cette manipulation ont-ils agi de l’intérieur du pays ou de l’étranger ? Les services de sécurité doivent s’intéresser à ces pyromanes qui cherchent à aggraver la situation à Ghardaïa.
Il ne faut pas sous-estimer l’impact de ce genre de propagande déjà utilisée efficacement en Libye, où on a réussi à faire croire à des massacres commis par le régime de Mouammar El Kadhafi. La bataille sécuritaire n’est pas uniquement sur le terrain à Ghardaïa. Elle est aussi sur les réseaux sociaux. Car, ceux qui véhiculent la haine sur le web sont aussi responsables de la dégénérescence de la situation dans cette région.
Source : Algérie patriotique