25-11-2024 05:41 PM Jerusalem Timing

Iran/5+1:l’accord sur le nucléaire est enfin conclu, après 12 ans de va-et-vient

Iran/5+1:l’accord sur le nucléaire est enfin conclu, après 12 ans de va-et-vient

"Tout ce dur travail a donné ses fruits. Que Dieu bénisse notre peuple". Netanyahu qualifie d’"erreur historique" l’accord.

Après 12 ans de va-et-vient, l'Iran et les grandes puissances sont enfin parvenus à conclure un accord sur le dossier nucléaire iranien, ont déclaré le chef de la diplomatie iranienne et son homologue européenne, Federica Mogherini.

"Le nucléaire iranien a finalement donné sur une solution gagnant-gagnant", a déclaré M.Zarif, lors d’une conférence de presse conjointe à Vienne avec Mme Mogherini.

Il a salué les efforts déployés par tous ceux qui ont contribué au processus des négociations sur le nucléaire iranien. L’accord nucléaire entre l’Iran et les 5+1 ouvre de nouveaux horizons pour examiner les problèmes « sérieux qui affectent la communauté mondiale », a souligné le ministre iranien des Affaires étrangères.

Mogherini a pour sa part souligné que « l’accord nucléaire pourrait ouvrir un nouveau chapitre dans les relations internationales. C'est un signe d’espoir pour le monde entier et je vous remercie pour votre engagement et votre travail laborieux. Outre le programme nucléaire, cet accord aboutira également aux coopérations internationales ».

Quelques heures plutôt, en ouvrant la réunion plénière concluant plus de 17 jours de négociations à Vienne Zarif a qualifié l'accord de "moment historique".

A son côté, la chef de la diplomatie européenne s'est réjouie d'un "signe d'espoir pour le monde entier" et de l'ouverture d'un "nouveau chapitre dans les relations internationales.

"Tout ce dur travail a donné ses fruits. Que Dieu bénisse notre peuple", avait pour sa part déclaré à Reuters un diplomate iranien requérant l'anonymat.

Pour sa part, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a expliqué que l'adoption par le Conseil de sécurité de l'Onu d'une résolution destinée à valider l'accord nucléaire est "une affaire de quelques jours".

L'objectif de l'accord est de garantir que le programme nucléaire iranien ne peut avoir de débouchés militaires, en échange d'une levée des sanctions internationales imposées contre l’Iran.

Les installations nucléaires iraniennes continueront de fonctionner

Les installations nucléaires iraniennes continueront de fonctionner, a annoncé l'agence de presse officielle Irna, après l'annonce mardi de la conclusion d'un accord entre Téhéran et les grandes puissances.

"Toutes les installations nucléaires iraniennes continueront de fonctionner. Aucune ne sera stoppée ou détruite (...). L'Iran continuera l'enrichissement. La recherche et le développement sur les principales centrifugeuses (IR6, IR-5, IR4, IR8) se poursuivra", dit encore l'agence de presse sans citer ses sources.

L'Iran pourra importer et exporter des armes "au cas par cas"

Conformément à cet accord, l'Iran pourra importer et exporter des armes "au cas par cas", a indiqué l'agence officielle Irna. L'"interdiction de l'importation par l'Iran de certains matériels à double usage (civil et militaire) va cesser", a précisé l'agence.

Concernant l’accès aux sites militaires iraniens, un officiel iranien a affirmé que "nos sites militaires ne sont pas ouverts aux visiteurs car chaque pays a le droit de protéger ses secrets. L'Iran n'est pas une exception. Néanmoins, l'Iran va appliquer le protocole additionnel (au Traité de non prolifération nucléaire, ndlr) et, sur cette base, fournir un accès programmé" à certains sites militaires définis par ce texte.

Les sanctions imposées contre 800 compagnies iraniennes seront également levées, a affirmé le correspondant d’AlManar.

Le texte, qui autorise l'Iran à poursuivre son programme nucléaire civil, ouvre la voie à une normalisation des relations économiques et diplomatiques de l'Iran avec la communauté internationale, une perspective qui hérisse "Israël" et certains pays du Golfe.

Acitivité diplomatique intense

La nuit de lundi à mardi a été marquée par une intense activité diplomatique au palais Coburg qui abrite les négociations depuis le 27 juin.

Les pourparlers avaient commencé en 2013 après l'élection du président Hassan Rohani sur la promesse d'une levée des sanctions.

En avril, à Lausanne, les négociateurs ont obtenu à l'arraché un accord-cadre qui a fixé les grands principes du texte final.

L'Iran a notamment accepté de réduire le nombre de ses centrifugeuses et son stock d'uranium enrichi, ce qui doit rendre quasi impossible la fabrication rapide d'une bombe atomique.

En prévision de l'accord, le ministre iranien de l'Intérieur a demandé aux autorités locales de se préparer à des scènes de liesse dans les rues, la population espérant que la levée des sanctions internationales permette une amélioration de ses conditions de vie en cas d'accord.

Les discussions se sont éternisées en raison de désaccords sur la durée de l'accord, le rythme de la levée des sanctions ou l'accès aux sites militaires iraniens.

Les négociations ont également buté sur la levée de restrictions sur le programme balistique et le commerce des armes, réclamée par Téhéran avec le soutien de Moscou.

Plus tôt mardi matin, un responsable iranien avait démenti les allégations selon lesquelles le projet d'accord nucléaire prévoyait une inspection de tous les sites iraniens "suspects", y compris militaires, selon l'agence iranienne Fars.

La même source a indiqué que Téhéran considérait comme une "ligne rouge" la venue d'étrangers sur ses installations militaires.

Netanyahu qualifie d'"erreur historique" l'accord   

Par ailleurs, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a qualifié mardi d'"erreur historique" l'accord nucléaire finalisé entre l'Iran et les 5+1 à Vienne.

"D'après les premiers éléments qui nous parviennent, il est déjà possible de dire que cet accord est une erreur historique pour le monde", a prétendu Netanyahu avant une rencontre à Jérusalem occupé avec le ministre des Affaires étrangères néerlandais Bert Koenders.

Grâce à cet accord, "l'Iran va recevoir des centaines de milliards de dollars qui vont lui permettre de faire fonctionner sa machine de terreur, son agression et son expansion au Moyen-Orient et dans le monde entier", a accusé M. Netanyahu.

Le Premier ministre israélien, qui mène depuis des mois une campagne déterminée contre un accord sur le nucléaire iranien, a critiqué le groupe P5+1 --Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Chine, Russie et Allemagne--, qui a, selon lui, été "prêt à un accord à tout prix".

"Il n'est pas possible d'empêcher un accord lorsque les négociateurs sont prêts à faire toujours plus de concessions à ceux qui, lors même des discussions, crient 'mort aux Etats-Unis'", a-t-il souligné, faisant référence aux manifestations anti-américaines en Iran.