24-11-2024 03:39 PM Jerusalem Timing

Les mercenaires de la CIA en Syrie coûtent un milliard de dollars par an

Les mercenaires de la CIA en Syrie coûtent un milliard de dollars par an

Les sommes dépensées par la CIA en Syrie représentent 1/15e du budget global de l’agence.

Les Etats-Unis dépensent un milliard de dollars par an pour la formation d’une armée de dix mille mercenaires envoyés en Syrie. C’est le Washington Post qui l’a révélé. Voilà pourquoi les groupes terroristes ont enregistré quelques avancées ces dernières semaines.

L’Armée arabe syrienne se bat depuis plus de quatre ans sur 800 fronts différents sans interruption, face à des dizaines de milliers de terroristes financés, armés et entrainés par une coalition internationale dirigée par les Etats-Unis. Ces groupes de mercenaires, dont la colonne vertébrale est le «Front al-Nosra», la branche syrienne d’«Al-Qaïda», ont pu enregistrer, ces dernières semaines, quelques avancées, surtout dans les provinces d’Idleb, au Nord, et de Deraa, au Sud.

Cette progression a été accompagnée d’une vaste campagne médiatique annonçant «la chute imminente du régime syrien» et «la défaite totale de l’armée syrienne». Mais les experts militaires sérieux savent pertinemment que l’Etat syrien reste fort, ancré, soutenu par une grande partie de la population et par des alliés efficaces et fidèles.

Les récents succès des terroristes ne sont pas à mettre sur le compte de leur force ou du soutien populaire limité dont ils jouissent. Il est en réalité le résultat d’un des plus grands projets de la CIA, visant à créer une armée de mercenaires non pas pour renverser le régime syrien -car cela n’est pas à portée de main- mais pour commencer des négociations en vue d’une solution politique en étant en position de force. C’est le fameux «rééquilibrage», réclamé par les Français et les Saoudiens, qui parlaient en fait au nom des Américains.

Les détails du plan de la CIA ont été divulgués, le 2 juin, par les journalistes Greg Miller et Karen DeYoung, dans les colonnes du très sérieux Washington Post. Intitulé Les efforts secrets de la CIA en Syrie confrontés à de larges coupes budgétaires. L’article affirme que les membres du Congrès ont réduit de 20% le budget alloué à la CIA en Syrie, ce qui reflète la montée du scepticisme des élus américains face à l’efficacité limitée du programme et de la politique de l’administration Obama au Moyen-Orient.

Cent mille dollars pour chaque mercenaire

L’article révèle que le programme de la CIA, doté d’un milliard de dollars par an, est devenu l’une des plus grandes opérations secrètes de l’agence dans le monde.

Les efforts de la CIA en Syrie montrent l’attitude mensongère des Etats-Unis, qui prétendent combattre le terrorisme, alors qu’ils contribuent fortement à son expansion. Le Washington Post souligne qu’«un programme du Département de la Défense pour former des combattants « modérés » pour lutter contre (le groupe terroriste) Etat islamique n’a pas encore commencé», alors que des milliards de dollars ont déjà été dépensés pour former des mercenaires pour combattre l’Armée arabe syrienne.

Selon les deux journalistes d’investigation, les sommes dépensées par la CIA en Syrie représentent 1/15e du budget global de l’agence. «Des instructeurs américains de la CIA ont formé et équipé près de 10.000 combattants envoyés en Syrie au cours des dernières années, ce qui signifie que l’agence dépense environ 100.000 dollars par an pour chaque rebelle anti-Assad qui a suivi ce programme», écrit le journal américain.

Une grande partie de l’argent de la CIA est affectée au fonctionnement des camps d’entraînement secrets en Jordanie, à la collecte de renseignements pour aider à guider les opérations des mercenaires et pour la gestion d’un réseau logistique tentaculaire utilisé pour déplacer des combattants, des munitions et des armes dans le pays, ajoutent les journalistes du Washington Post.

Des «modérés… médiocres»

 

Les dirigeants américains prétendent que les rebelles entrainés par la CIA font partie des brigades soi-disant «modérées». Mais un sénateur républicain cité par le Washington Post souligne que «la perte de terrain par les troupes (du président Bachar) al-Assad ces dernières semaines n’est pas l’œuvre des modérés». «Malheureusement, je pense que « l’Etat islamique », « al-Nosra » et d’autres factions islamiques radicales sont les mieux placées pour capitaliser sur le chaos qui pourrait accompagner un déclin rapide du régime», a déclaré le sénateur républicain de Californie, Adam B. Schiff. «Même les défenseurs du programme de la CIA reconnaissent que les factions modérées en Syrie ont souvent des résultats médiocres et sont susceptibles d’être submergées dans toute confrontation directe avec «l’Etat islamique »», écrivent les deux journalistes.

Mais le soutien américain profite aussi et surtout à «Al-Qaïda», car une grande partie des combattants formés en Jordanie et en Turquie vont ensuite rejoindre le «Front al-Nosra», emportant avec eux les armes nouvelles livrées par les Etats-Unis, comme les missiles antichars Tow. On a vu ce type d’armes aux mains des terroristes lors de la bataille de Jisr al-Choughour (Nord), en avril.

De plus, la semaine dernière, les appareils de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis ont bombardé les combattants de «Daech» qui avançaient vers les localités de Mareh et Aazaz, dans le Nord, pour soutenir les unités d’«al-Nosra» sur le terrain. Même le directeur de «l’Observatoire syrien des droits de l’homme», Rami Abdel Rahmane, pourtant proche de la soi-disant opposition syrienne, l’a remarqué.

La Turquie aussi a déployé de sérieux efforts pour armer et entrainer les groupes extrémistes, y compris «Daech», qui veulent détruire la Syrie.

Et c’est avec ces armées de mercenaires, semblables aux contras du Nicaragua, dans les années 80, que l’Occident et ses opérateurs régionaux pensent pouvoir renverser l’Etat syrien.
C’est mal connaitre l’armée syrienne et ses alliés.

Par Samer R. Zoughaib

Source : alahednews