L’Iran a un rôle à jouer dans la quête d’une solution en Syrie, reconnait le président américain. Ce dernier a appelé Poutine pour discuter de l’accord sur le nucléaire iranien.
Le président américain Barack Obama a estimé mercredi que l'accord nucléaire conclu la veille avec Téhéran ne mettait pas fin à une série de différends entre les Etats-Unis et l'Iran, en raison notamment de ses activités au Moyen-Orient et son soutien au Hezbollah.
"Même avec cet accord, nous continuerons à avoir de profondes divergences avec l'Iran", a déclaré Barack Obama lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche consacrée à l'accord.
"L'Iran continue de représenter un défi pour nos intérêts et nos valeurs", a ajouté le président américain.
Barack Obama a expliqué que l'objectif principal de l'accord nucléaire, conclu mardi entre les grandes puissances et l'Iran à Vienne, n'était pas de résoudre les multiples différends existants avec la République islamique, dont son "soutien au terrorisme", selon lui.
L'accord, en soi, "résout un problème particulier, qui est de les empêcher de fabriquer une bombe", a noté Barack Obama, en martelant que cela servait les intérêts des Etats-Unis et de leurs alliés.
"Mais nous continuons d'avoir des problèmes avec le soutien iranien au terrorisme, son financement d'alliés comme le Hezbollah, qui menace Israël et la région", a-t-il poursuivi, en citant aussi le Yémen.
"Les contacts continueront à être limités. Essaierons-nous de les inciter à s'engager sur une voie plus constructive? Bien sûr. Mais nous ne comptons pas dessus", a-t-il affirmé, interrogé sur l'avenir des relations entre les deux pays.
L’Iran a un rôle à jouer dans la quête d'une solution en Syrie
Obama a en outre estimé mercredi que l'Iran avait un rôle à jouer pour mettre fin au conflit syrien.
"Nous ne résoudrons pas les problèmes en Syrie sans l'implication des Russes, des Iraniens, des Turcs, de nos partenaires du Golfe", a expliqué Barack Obama à la Maison Blanche.
"C'est très chaotique, il y a trop de factions, il y a trop d'argent et d'armes qui inondent la zone".
"Pour que nous puissions résoudre (le conflit), il faudra que les grandes puissances intéressées par la Syrie s'accordent pour dire que ce ne sera pas gagné sur le champ de bataille, et l'Iran est l'un de ces acteurs, et il est important qu'ils participent à cette conversation", a déclaré Obama.
Le président américain était interrogé sur d'éventuelles nouvelles coopérations régionales entre l'Iran et les Etats-Unis.
Barack Obama a évoqué la lutte contre le groupe takfiriste Daesh (EI) en Irak, où les Iraniens coopèrent avec le Premier ministre Haider al-Abadi et soutiennent les forces de mobilisation populaire, notamment par la présence de conseillers militaires.
"Nous n'avons pas rétabli, et je n'anticipe pas que nous allons restaurer à court terme des relations diplomatiques normales avec l'Iran, et je ne prévois pas de séries d'accords formels avec l'Iran sur la manière dont nous conduisons notre campagne contre l'EI, mais il est évident que l'Iran a de l'influence en Irak", a relevé Barack Obama.
Les inquiétudes d'Israël concernant l'Iran sont "légitimes"
Soucieux de rassurer ses alliés dans la région - Israël, mais aussi les monarchies du Golfe, Obama a estimé mercredi qu'Israël a de bonnes raisons de s'inquiéter des agissements de l'Iran, mais a souligné que le pays serait encore plus dangereux doté de l'arme nucléaire.
"L'Iran continue de représenter un défi pour nos intérêts et nos valeurs", a-t-il prétendu, évoquant "le soutien iranien au --soi-disant--terrorisme" ou encore le financement d'organisations comme le Hezbollah.
Obama a appelé Poutine
Par ailleurs, lors d'un entretien téléphonique, M. Obama a remercié son homologue russe Vladimir Poutine pour le rôle important joué par la Russie dans ces négociations marathon.
Les deux dirigeants "ont exprimé le désir de travailler ensemble pour réduire les tensions régionales, en particulier en Syrie", a indiqué l'exécutif américain.
Avec AFP