Sur le plan économique, le Liban se trouve devant une occasion en or pour construire des relations économiques productives avec l’Iran, en particulier dans les domaines de l’énergie et financier.
Pour la première fois depuis plus de 400 jours de vacance présidentielle au Liban, la séance d’élection d’un Président de la République de mercredi a été marquée par l’espoir d'élire un chef d’Etat dans les mois suivants , grâce entre autre à la conclusion de l'accord nucléaire entre l'Iranet les P5+1.
Il faudra patienter quelque temps avant de constater les effets de cet accord au niveau politique. Mais une chose est certaine: c’est sur le plan de l'économie libanaise que l’impact de la levée des sanctions contre l'iran sera immédiat.
D’ailleurs, les Européens et les Américains, se ruent déjà en Iran pour réserver leurs places dans l’économie iranienne.. A ce titre, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius , réputé pour son hostilité envers Téhéran, s’est empressé de déclarer quelques heures après l’annonce de l’accord son intention de visiter ce pays.
Sur le plan économique, le Liban se trouve devant une occasion en or pour construire des relations économiques productives avec l'Iran, en particulier dans les domaines de l’énergie et de la finance.
Dans le passé, les Iraniens avaient proposé au Liban la construction d’une usine électrique, à un prix très raisonnable, avec la possibilité d’échelonner le remboursement sur une longue période. Mais les autorités officielles libanaises avaient ignoré l'offre à l'époque pour des raisons politiques et celle notamment de ne pas violer les sanctions internationales .
Tout comme il sera bénéfique pour le Liban d'importer le pétrole iranien pour alimenter ses centrales de production électrique à des prix très économiques, surtout que le Liban jouit d'un traitement de faveur chez la République islamique d’Iran .
Interrogé par le quotidien libanais asSafir, le ministre iranien de l'Énergie Artur Nazarian a affirmé qu' « il était ouvert à toute coopération avec l'Iran dans le domaine de l'électricité et de la construction des barrages, tant que cela servira l’intérêt du Liban ». Il a ajouté qu'il était parmi les plus passionnés par un projet de construction d’un barrage d’eau dans la Beqaa , au nord est du Liban, avant même la signature de l'accord nucléaire et la décision d'annuler les sanctions imposées à l'Iran : «j’ai eu l’occasion d’en discuter avec l'ambassadeur iranien à Beyrouth et nous avons étudié les moyens possibles pour mettre en œuvre le projet, malgré les sanctions qui imposaient certaines contraintes financières. Avec la levée des sanctions, rien nempêche une coopération économique active entre les deux pays?».
Certains observateurs libanais estiment que le Liban pourrait aussi bénéficier d’une coopération dans le domaine nucléaire sur le long terme, avec la construction d’une centrale nucléaire, car l’accord signé comprend aussi l'exportation du combustible nucléaire iranien et le développement des capacités scientifiques dans le domaine de la médecine, la biologie, etc.
Sur les plans financiers et bancaires, les experts soulignent la nécessité de redynamiser la relation entre les banques iraniennes et les banques libanaises, en offrant toutes les facilités pour attirer les dépôts iraniens.
Selon un expert financier cité par assafir, « le système bancaire iranien est relativement modeste, et donc le système bancaire libanais peut, au lendemain de la levée des sanctions, jouer un rôle essentiel dans le domaine des services monétaires pour les sociétés iraniennes bancaires ».
Un économiste libanais, spécialiste dans les affaires iraniennes, a rapporté qu’"il y a deux ans , il avait reçu une délégation économique iranienne qui voulait étudier le marché financier libanais et les possibilités d'investissement. A l’époque, la délégation a proposé l’achat d’une banque, d’une usine et d’une société monétaire et l'investissement dans de nombreux domaines. Une des personnalités libanaises lui a répondu qu’il sera difficile de trouver à cette proposition un écho positif au Liban, en raison des sanctions internationales imposées à l'Iran".
Plus tard, l’économiste libanais a fait part de cette proposition à une personnalité financière qui lui a conseillé de ne pas signer d’accord avec les Iraniens, mais de rester en contact avec eux.
Les experts assurent que le secteur bancaire libanais a de fortes chances de devenir non seulement une plaque tournante pour les investissements iraniens mais aussi pour les pays voisins, surtout quand la reconstruction de la Syrie aura lieu.
Au niveau des échanges commerciaux, le Liban a l'occasion de promouvoir son commerce avec l’Iran sachant que les échanges commerciaux entre les deux pays ne dépassent guère les 60 millions de dollars par an, et ce en raison des sanctions imposées à l'Iran. Et donc, selon les experts, la levée des sanctions ouvrira largement le marché entre les deux pays, ce qui permettra aux commerçants et aux hommes d'affaires libanais de jouir d’une grande surface d'investissement, voire le marché libanais bénéficiera le plus de l'ouverture de l'Iran à l'extérieur, après la levée du blocus.
Enfin, au niveau de l’aide iranienne à l’armé libanaise, il est clair que la levé des sanctions annule l’argument des réticents libanais qui justifiaient leur rejet d’une telle aide par le fait que le Liban tient à respecter les résolutions internationales. Sachant que l’aide iranienne consistait à offrir gratuitement à l’armée libanaise une quantité d'armes et de munitions de haute qualité..
Maintenant que les sanctions seront levées prochainement, il n'y a plus d'excuse pour rejeter l'aide de l'Iran à l'armée libanaise, qui a besoin de tout le soutien possible dans sa lutte contre le terrorisme.