Le nombre de manifestations pro-Morsi a largement diminué depuis les grands rassemblements qui avaient suivi sa destitution
Au moins six personnes sont mortes dans des heurts entre la police et des manifestants pro-Frères Musulmans ce vendredi au Caire, a indiqué le ministère égyptien de la Santé, sans préciser l'identité des victimes.
Les partisans du président destitué Mohamed Morsi avaient organisé de petites manifestations après les prières du matin en ce jour de l'Aid el-Fitr, qui marque la fin du mois de jeûne du Ramadan.
Selon des responsables de la police, des manifestants ont attaqué un poste des forces de sécurité dans le quartier cairote de Talbiya, près des pyramides de Gizeh.
D'autres heurts ont également éclaté à Nahya, un village près du Caire. Et à Alexandrie, la police a arrêté 20 manifestants islamistes qui avaient tiré des feux d'artifice vers les forces de l'ordre, selon l'agence officielle Mena.
Le nombre de manifestations pro-Morsi a largement diminué depuis les grands rassemblements qui avaient suivi sa destitution par l'armée en juillet 2013, réprimés dans le sang. Quelque 1.400 personnes avait été tuées.
Ses partisans les plus fervents continuent à organiser de petites manifestations, souvent limitées à un ou deux quartiers du Caire.
Les attaques, avec de petites bombes et contre les infrastructures par exemple électriques, ont remplacé les rassemblements.
En vertu d'une loi adoptée par le nouveau pouvoir, les manifestants n'ayant pas obtenu un accord de la police pour défiler risquent des peines de prison.
Dans le nord de l'Egypte, la péninsule du Sinaï est en proie aux groupes jihadistes affilié à l'organisation Etat islamique (EI), qui ont tué des centaines de policiers et de soldats depuis la destitution de M. Morsi, affirmant agir en représailles à répression qui s'est abattue sur ses partisans.
Des dizaines de milliers de pro-Morsi ont été emprisonnés, tandis que des centaines ont été condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs. La Cour de cassation a cependant annulé des dizaines de ces peines capitales, ordonnant de nouveaux procès.
La répression a décimé la confrérie des Frères musulmans de Mohamed Morsi, qui fut la première force politique d'Egypte et est aujourd'hui interdite.
Ils avaient été interdits pendant des décennies, avant qu'une révolution ne renverse Hosni Moubarak en 2011 dans la foulée des Printemps arabes.
Les islamistes avaient ensuite remporté les législatives, puis l'élection présidentielle de 2012.
L'année au pouvoir de Mohamed Morsi a été marquée par une forte division de la société égyptienne, et par des manifestations de millions de personnes demandant sa démission.
Depuis sa destitution, de nombreux chefs des Frères musulmans ont fui l'Egypte, notamment pour la Turquie ou le Royaume-Uni.
Début juillet, la police a tué neuf responsables de la confrérie lors d'un raid dans un appartement du Caire où ils étaient réunis. Les policiers ont affirmé qu'on leur avait tiré dessus alors qu'ils venaient arrêter ces responsables.