23-11-2024 09:51 AM Jerusalem Timing

Egypte: l’ex-Premier ministre inculpé, Habib el-Adli jugé avec Moubarak

Egypte: l’ex-Premier ministre inculpé, Habib el-Adli jugé avec Moubarak

L’annonce du report du procès de l’ex-ministre de l’Intérieur relance les incertitudes sur le lieu choisi pour juger Moubarak.

La justice égyptienne a inculpé lundi pour corruption l'ancien Premier ministre Ahmad Nazif, et décidé de reporter le procès pour meurtre de l'ex-ministre de l'Intérieur, Habib el-Adli, pour le joindre à celui du président déchu Hosni Moubarak, qui doit s'ouvrir le 3 août.

Ahmad Nazif a été inculpé lundi au terme d'une audition par le parquet militaire et placé en détention pour 15 jours, a rapporté l'agence de presse officielle Mena.

Il est accusé de s'être approprié un terrain appartenant à l'Etat et d'avoir détourné de l'argent public. C'est la première fois qu'un dignitaire du régime de l'ancien président Hosni Moubarak, chassé du pouvoir en février par une révolte populaire, est poursuivi devant un tribunal militaire.

Nazif est entendu en même temps que l'ancien gouverneur de Louxor Samir Farag et un homme d'affaires, Mamdouh Qoleib. L'affaire a été transférée à la justice militaire parce que Farag est un général de l'armée à la retraite, avait auparavant indiqué une source militaire à l'AFP.

Dans une procédure distincte, un juge du Caire a prononcé le renvoi au 3 août du procès pour meurtre de Adli, une figure-clé de l'ancien régime, particulièrement craint et détesté par la population, selon un correspondant de l'AFP présent au tribunal.

L'ancien ministre et six de ses adjoints seront jugé en même temps que le président déchu Hosni Moubarak et que ses fils Alaa and Gamal, ainsi que l'homme d'affaires Hussein Salem, actuellement à l'étranger.

Adli est accusé d'avoir donné l'ordre de tuer des manifestants pendant le soulèvement populaire de janvier et février, qui a conduit à la chute du régime et a fait officiellement près de 850 morts.

Habib el-Adli est brièvement apparu lundi sur le banc des accusés pour l'ouverture de son procès, retransmise en direct par la télévision d'Etat.

Des centaines de manifestants, parmi lesquels des membres des familles de personnes tuées lors du soulèvement, ont afflué près du tribunal et ont lancé des pierres sur le convoi qui transportait l'ancien ministre.

L'annonce du report du procès relance les incertitudes sur le lieu choisi pour juger Moubarak, actuellement hospitalisé à Charm el-Cheikh (mer rouge).

Le procès pourrait ainsi avoir lieu au Caire plutôt que dans la station balnéaire, ainsi que le réclament des militants des droits de l'Homme.

Plusieurs anciens ministres, responsables et hommes d'affaires associés à l'ère Moubarak, sont actuellement poursuivis, les militaires, au pouvoir depuis la chute de l'ancien président, ayant promis de traduire en justice tous les dignitaires soupçonnés d'abus.

Cinq mois après la chute spectaculaire du président Hosni Moubarak le 11 février, les manifestants sont redescendus sur la place Tahrir, épicentre de la révolte au Caire, pour réclamer de réelles réformes.

Ils reprochent à l'armée, dépositaire du pouvoir depuis la chute de Moubarak, la lenteur des réformes annoncées, le maintien de pratiques répressives héritées de l'ancien régime ou encore la présence de partisans l'ancien président au gouvernement et dans la haute administration.
 
Samedi, de violents affrontements entre manifestants réclamant des réformes et des militaires au pouvoir ont fait plus de 200 blessés au Caire.