"les services de sécurité algériens soupçonnent l’existence d’un réseau secret de recrutement pour le groupe Daesh opérant dans la capitale Alger et sa banlieue"
Le vent du terrorisme frappe de plein fouet l'Algérie le premier jour de l'Aïd al-Fitr, où un groupe terroriste a pris en embuscade une patrouille militaire qui se dirigeait vers sa caserne militaire, dans la région de Tafran à Ain-Defla.
De violents affrontements ont éclaté provoquant la mort d'un certain nombre de militaires tandis que les membres du groupe takfiriste d'alqaida ont fui pour se réfugier dans les forets de la région, selon la chaine satellitaire iranienne alAlam.
Pour sa part, le groupe Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué la mort dans une embuscade de 14 soldats de l'armée algérienne, au sud-ouest d'Alger, dans un communiqué non authentifié diffusé samedi soir sur internet.
Selon des sources militaires , citées par AlAlam " les forces militaires ont poursuivi les terroristes et les ont pris au piège dans une forêt", ajoutant que "les services de sécurité algériens ont ouvert une enquête sur l'existence d'un réseau de recrutement de combattants pour le groupe Daesh qui préparait des attaques".
Les sources ont ajouté que "les services de sécurité algériens soupçonnent l'existence d'un réseau secret de recrutement pour le groupe Daesh opérant dans la capitale Alger et sa banlieue, suite à la publication de photos d'Aba Hafs alJazaeiri, qui faisait partie de la liste de suspects poursuivis par la justice depuis Août 2004, par Daesh ces derniers jours".
Le quotidien El-Khabar avait annoncé samedi après-midi la mort de 11 militaires tués dans une embuscade tendue par un groupe terroriste, une expression désignant les groupes arméstakfiristes. L’information n’a pas été confirmée de source officielle. Elle a cependant été relayée sur les réseaux sociaux et des photos des victimes présumées ont été publiées sur Facebook.
« Les cavaliers de l’islam ont pu, au soir du premier jour de l’Aïd [fête couronnant la fin du ramadan, samedi 18 juillet, ndrl] tuer 14 soldats lors d’une embuscade tendue à une section de l’armée dans la zone de Djebel Louh, dans la préfecture d’Ain-Defla [140 km au sud-ouest d’Alger] », selon le communiqué à l’en-tête d’Aqmi.
« Les assaillants ont réussi à s’échapper sains et saufs après avoir pris les armes des soldats tués », ajoute le texte.
L’attaque la plus meurtrière depuis un an
Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière contre l'Armée nationale populaire algérienne depuis plus d'un an.
En avril 2014, une quinzaine de militaires algériens ont trouvé la mort dans une autre embuscade en Kabylie, région montagneuse située à l'est de la capitale algérienne. Les assaillants ont également réussi à prendre la fuite après avoir attaqué une unité militaire.
L’embuscade de samedi s’est produite sur la route de Tifrane, une zone fortement boisée au sud d’Ain-Defla, avait précisé El-Khabar citant des sources sécuritaires.
La région d’Ain-Defla fut dans les années 90 l’un des principaux fiefs des groupes armés islamistes, mais a retrouvé le calme depuis une décennie.
Les violences impliquant les takfiristes armés ont considérablement baissé d’intensité ces dernières années en Algérie.
Certaines régions notamment Boumerdès, Tizi Ouzou, en Kabylie, à l’est de la capitale, continuent cependant d’enregistrer des attaques attribuées à des groupes se réclamant d’Aqmi ou de l’organisation takfiriste État islamique (EI).
Selon le ministère de la Défense, 102 islamistes armés ont été tués, capturés ou se sont rendus aux forces de sécurité durant le premier semestre de 2015.
L’armée a notamment tué fin mai 25 islamistes près de Bouira (120 km au sud-est d’Alger), dans une zone où opère l’EI qui avait revendiqué notamment l’enlèvement suivi de la décapitation d’un randonneur français en septembre dernier au coeur des montagnes du Djurdjura, en Kabylie.