La radio militaire israélienne rapportait lundi que des responsables du ministère de la Défense étaient prêts à discuter de compensations mais que M. Netanyahu rechignait à franchir ce pas..
Le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter a assuré lundi qu'Israël restait "la pierre angulaire" de la politique américaine au Moyen-Orient, dans une nouvelle tentative de l'entité sioniste après l'accord sur le nucléaire iranien.
Avant de rencontrer son homologue israélien Moshé Yaalon, M. Carter a assuré que leurs pays allaient "travailler ensemble pour maintenir notre sécurité dans cette région troublée". "Israël est la pierre angulaire de la stratégie américaine au Moyen-Orient", a-t-il encore martelé.
"Les Etats-Unis améliorent continuellement leur stratégie militaire pour empêcher l'Iran d'acquérir la bombe", a ajouté le secrétaire américain à la Défense soulignant que "l'une des raisons pour laquelle cet accord est un bon accord est qu'il n'empêche en rien le maintien d'une option militaire américaine pour empêcher l'Iran d'acquérir la bombe".
M. Yaalon a insisté sur "les valeurs et les intérêts communs", évitant soigneusement d'évoquer les divergences, claires sur le dossier iranien, entre son pays et Washington. "Nous allons avoir l'opportunité de discuter de la situation au Moyen-Orient qui connaît de véritables changements, quasiment chaque jour. Il nous faut donc adapter notre stratégie (...) pour faire face aux défis", a-t-il poursuivi.
Selon l’Agence France-Presse, M. Carter a déclaré "qu’à cause du potentiel d'agression et d'activités pernicieuses de l'Iran ainsi que de la lutte contre les groupes extrémistes comme l'Etat islamique, nous cherchons toujours à renforcer notre posture" dans la région.
La radio militaire israélienne rapportait lundi que des responsables du ministère de la Défense étaient prêts à discuter de compensations mais que M. Netanyahu rechignait à franchir ce pas, redoutant qu'il ne signifie que son pays acceptait de fait l'accord avec l'Iran, auquel a-t-il répété à plusieurs reprises, "Israël" "n'est pas lié".
Car pour M. Netanyahu, ce que Téhéran a obtenu à Vienne, c'est non seulement une "voie vers les bombes nucléaires", mais aussi une levée des sanctions qui lui permettra de financer le "terrorisme" au Moyen-Orient notamment via son allié libanais, le Hezbollah, qui a mené en 2006 une guerre meurtrière contre l'armée israélienne. Pour démontrer ce danger, M. Yaalon emmènera dans l'après-midi M. Carter à la frontière libanaise.
M. Carter a toutefois noté que si l'accord avait été conclu pour faire triompher le travail diplomatique, il n'interdisait pas le recours à la force pour empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire.
M. Carter doit rencontrer mardi M. Netanyahu qui a déjà lancé sa nouvelle campagne aux Etats-Unis par une série d'interviews à des télévisions. Son but, affirment les observateurs, est de tenter de faire pression sur le Congrès pour qu'il n'avalise pas la levée des sanctions américaines contre l'Iran. Ce vote doit avoir lieu sous 60 jours.
"L'accord va peût-être bloquer ou retarder la voie de l'Iran vers une ou deux bombes durant les années à venir, s'ils ne trichent pas, mais il va leur ouvrir la voie vers de très, très nombreuses bombes dans dix ans", a-t-il prévenu.
M. Carter se rendra ensuite en Jordanie et en Arabie saoudite.