L’accès aux secrets militaires iraniens fermement interdit, assure le ministre de la Défense.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a entériné lundi l'accord nucléaire signé par Téhéran et les pays des 5+1 et a ouvert la voie à la levée des sanctions internationales contre l'Iran.
L'accord avec l'Iran a été conclu mardi dernier à Vienne par les cinq membres permanents du Conseil (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni), plus l'Allemagne.
Il prévoit une levée progressive et conditionnelle des sanctions, en échange de garanties que Téhéran ne se dotera pas de l'arme atomique.
La résolution adoptée lundi stipule que si l'Iran respecte strictement cet accord, les sept résolutions approuvées depuis 2006 par l'ONU pour sanctionner Téhéran "seront abrogées".
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, un des négociateurs de l'accord, a exprimé sur son compte Twitter l'espoir que désormais le Conseil "changera fondamentalement" d'attitude envers l'Iran.
Devant le Conseil, l'ambassadeur iranien Gholamali Khoshroo a invité les monarchies du Golfe, préoccupées par l'accord de Vienne, à "travailler ensemble pour relever nos défis communs, dont l'extrémisme violent".
Pour le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, la résolution 2231 est "une étape importante dans la mise en oeuvre (de l'accord) et son adoption à l'unanimité une bonne nouvelle".
"Nous jugerons sur pièces de la volonté de l'Iran de faire de cet accord un succès", a cependant averti l'ambassadeur français à l'ONU François Delattre.
Le vice-chancelier allemand à Téhéran
Les Etats-Unis et l'Union européenne ont frappé l'Iran de sanctions économiques bilatérales, notamment dans l'énergie et la finance, dont l'accord de Vienne prévoit également la levée.
Le vice-chancelier allemand Sigmar Gabriel a été le premier haut dirigeant européen à visiter lundi Téhéran pour promouvoir les échanges économiques en prévision d'une levée des sanctions.
L'Union européenne a souhaité lundi voir l'Iran jouer un rôle "constructif" pour stabiliser le Proche-Orient, lors d'une réunion à Bruxelles des ministres européens des Affaires étrangères.
Fabius en Iran la semaine prochaine
Pour sa part, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a annoncé mardi qu'il se rendrait "la semaine prochaine" en Iran, où il rencontrera notamment le président Hassan Rohani.
Selon son entourage, la visite est prévue le 29 juillet.
"Mon collègue iranien (Mohammad Javad) Zarif m'a invité. Il m'avait invité auparavant, je n'étais pas venu, mais là, je trouve que tout est réuni pour que je m'y rende", a expliqué le chef de la diplomatie française.
"Je trouve tout à fait normal qu'à partir du moment où cet accord historique a eu lieu, la France et l'Iran puissent reprendre des relations plus normales", a-t-il dit.
Carter en « Israël »
En visite en « Israël », le chef du Pentagone a tenté d'apaiser les craintes de l’entité sioniste face à cet accord historique. Ashton Carter a réaffirmé "qu'Israël est la pierre angulaire de la stratégie américaine au Moyen-Orient" et que Washington était prêt à renforcer son aide militaire.
Les assurances américaines n'ont pas semblé apaiser les craintes des responsables israéliens.
L'ambassadeur israélien Ron Prosor a accusé le Conseil "d'avoir récompensé le pays le plus dangereux de la planète". "C'est un triste jour pour Israël et pour le monde", a-t-il selon ses propres termes.
L’accès aux secrets militaires fermement interdit
Entre-temps, le ministre iranien de la Défense a fait savoir que « la République islamique d’Iran n’autorisera aucune instance à avoir accès aux secrets militaires et sécuritaires du pays».
Le général de brigade Hussein Dehghan a réitéré que « les négociations entre l’Iran et les Six portaient uniquement sur la question nucléaire », avant d’ajouter que « les armes non-conventionnelles, leur prolifération, leur conservation et leur utilisation étaient illicites du point de vue religieux ».
«Les questions liées aux missiles ne figureront jamais à l’ordre du jour des négociations entre l’Iran et les 5+1. Le pouvoir iranien appliquera ses programmes militaires avec fermeté», a souligné le ministre iranien de la Défense.
Le général Dehghan a en outre estimé que le désarmement nucléaire, au niveau régional et mondial, conformément au Traité de Non-prolifération nucléaire, (TNP), devait être la priorité des programmes internationaux, en tant que principal facteur de maintien et de rétablissement de la stabilité et de la sécurité sur l’échiquier international.