Il est accusé d’utiliser des fonds publics à des fins privées
Les dépenses du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et de son épouse Sara seront soumises à une enquête judiciaire, à la suite d'accusations sur l'utilisation de fonds publics à des fins privées, a-t-on appris mardi de source judiciaire.
Le procureur général Yéhuda Weinstein a ordonné cette procédure après une enquête préliminaire lancée en février à la suite d'une série "d'affaires" qui ont fait la une des médias ces dernières années.
L'ancien majordome au bureau du Premier ministre Meni Naftali, qui a été licencié, est le principal accusateur.
Parmi les dossiers qu'il a révélés et qui sont évoqués en détail par les médias figure le transfert dans la villa personnelle de la famille Netanyahu à Césarée de meubles de jardin acquis avec des fonds publics et officiellement destinés à la résidence du Premier ministre à Jérusalem.
Les Netanyahu auraient également eu recours à Avi Fahima, un électricien ami de la famille et ancien membre du Comité central du Likoud, le parti du Premier ministre, pour des réparations "privées" dans la villa de Césarée sur le compte des contribuables. L'électricien aurait également "artificiellement gonflé" ses factures.
Une autre affaire au parfum de scandale porte sur les consignes de bouteilles bues à la résidence du Premier ministre. Sara Netanyahu a été accusée d'avoir empoché entre 2009 et 2013 le produit de ces consignes alors que l'argent aurait dû revenir au Trésor public.
En 2013, le Premier ministre avait remboursé 1.000 dollars. Mais selon Meni Naftali, le produit de ces consignes serait six fois supérieur.
Selon les médias, le directeur général adjoint du bureau du Premier ministre Ezra Saidoff ainsi que l'électricien vont être interrogés par la police et sont considérés comme les principaux suspects.
Sur le front politique, les commentateurs estiment que Benjamin Netanyahu ne devrait pas être inquiété par cette enquête.
"Il a toujours réussi jusqu'à présent à justifier sa réputation de Premier ministre-Téflon, c'est à dire sur qui tout glisse", explique à l'AFP un haut responsable israélien qui requiert l'anonymat. "Toutes ces affaires qui ont fait l'objet d'une enquête préliminaire juste avant les législatives de mars et qui étaient donc connues de tous n'ont pas empêché Netanyahu de l'emporter haut la main", rappelle-t-il.
"Il faudrait vraiment que des choses extraordinaires sortent de l'enquête pour qu'il soit inquiété", prévoit-il.
Pour leur défense, M. Netanyahu et son épouse se sont déclarés victimes d'anciens employés "aigris" cherchant à leur soutirer de l'argent et encouragés par des médias considérés comme "hostiles".