Les plans américains incluent le Hached al-Chaabi
Les victoires réalisées par l’armée irakienne et ses supplétifs des forces de mobilisation populaire (Hached Chaabi) semblent avoir renversé la donne en Irak. Ils sont sur le point d’entamer une nouvelle phase qui devrait permettre de libérer les deux provinces d’al-Anbar et de Mossoul de l’emprise de la milice wahhabite takfiriste Daesh (Etat islamique).
Signe significatif de ce changement, d’après le journal libanais al-Akhbar, les Américains sont désormais plus enclin à accepter de coordonner avec le Hached les opérations menées par leurs forces dans ce pays.
La visite du chef d’état major américain le général Dempsey samedi dernier à Bagdad a d’ailleurs été une surprise pour le Premier ministre irakien Haïdar al-Abadi. D’autant qu’il a rencontré les dirigeants du Hached et des autres dirigeants militaires irakiens et s’est concerté avec eux sur les dernières évolutions à alAnbar et Mossoul.
Une source informée a assuré qu’il a exprimé sa disposition à mettre au point une cellule commune pour coordonner les efforts entre les forces américaines et celle du Hacheh dans la lutte contre Daesh. Dempsey a fait savoir durant ses rencontres samedi dernier que la présence des soldats américains sur le sol n’est pas une nécessité.
Le Hached en tête
Dans les plans de libération de la région de Mossoul que Washington a élaborés et livrés au gouvernement irakien, les forces du Hached figurent en tête des forces libératrices.
Dans la base militaire irakienne al-Habaniyeh à l’est de Ramadi, où se trouvent le QG des forces irakienne communes, - armée et police irakiennes en plus du Hached et des autres factions de résistance- , ainsi qu’un grand nombre de conseillers américains, il est question d’un accord qui préconise une distribution des missions dans les différents secteurs militaires d’alAnbar.
Les forces armées communes se devraient d’assurer la ville de Ramadi et son entourage jusqu'à la frontière avec Falloujah. Alors que les forces de la coalition menée par les USA se chargeront de veiller à la sécurité de toute la région qui s’étale de l’ouest de Ramadi jusqu’à la frontière avec la Syrie.
Falloujah : les chefs de Daesh veulent se rendre
Concernant la ville de Falloujah qui a été totalement isolée d'al-Anbar et où la bataille se fait toujours attendre, ceci est dû, selon le président du Conseil de soutien à la ville AbdelRahmane Nemraoui , à l’étendue de la surface des villages qui l’entourent.
Dans un entetien avec l'agence al-Soumariyya, Nemraoui a assuré que les chefs étrangers de Daesh l’ont quitté et se sont rendus en Turquie.
Quant aux chefs locaux, ils ont entamé les contacts avec les autorités irakiennes pour obtenir leur amnistiele, rapporte vice-président du conseil de la municipalité d’al-Anbar, Faleh Issaoui.
L'armee y a occupee plusieurs positions strategiques, notamment dans la région al-Saklawiyya, et démantelé les engins piégés implantés dans les maisons.
Mardi, un communiqué du Hached a assuré que ses forces ont bombardé dans son désert un camion piégé conduit par un suicidaire.
Durant ces 48 dernières heures, 48 miliciens ont été éliminés, et 13 véhicules équipés de mitrailleuses détruits.
Mossoul, après alAnbar
Lorsque viendra le tour de la libération de la ville de Mossoul, directement après celle d'al-Anbar, Américains et Hached entreront dans la ville par air et par terre, stipule aussi le plan américain.
Il semble justement que ce sera la bataille la plus difficile, vu que Mossoul se situe dans le prolongement de la province syrienne de Raqqa. Ce qui permet à Daesh de bien s’y préparer et de consolider ses positions. D’autant qu’il y possède un arsenal militaire important qu’il avait confisqué de l’armée irakienne lorsqu’il l’a délogé en 2014.
Dans cette bataille toutes les forces irakiennes de sécurité seront impliquées, en plus de l’armée régulière, des volontaires du Hached et des fils des tribus.
En attendant, l’armée irakienne largue des tracts sur la ville, demandant à ses habitants de se préparer à sa libération et de s’éloigner des sièges de Daesh.
67 daeshistes éliminés
Entretemps, les provinces d’al-Anbar et Salaheddine font l’objet d’opérations ponctuelles. Celles de mardi ont éliminé 67 miliciens de Daesh, selon la cellule du Media de guerre, cité par l’agence irakienne Soumariyyah.
Certains de ces terroristes ont été abattus sur une autoroute dans la région de Hassiba de l’est, lorsque la police irakienne a bombardé les 5 véhicules qui les transportaient. Dans la même région, 21 autres ont péri dans l’assaut qu’ils ont lancé et qui a été avorté.
Par ailleurs, 2 terroristes ont succombé lorsque leurs vehicules équipés de mitrailleuses ont été détruits dans la région al-Karmah, toujours selon l’agence Soumariyyeh.
Alors que 7 daeshistes ont été arrêtés dans une opération commune contre trois villages de Samarra, où 29 terroristes tués dans les bombardements de la coalition internationale dans cette province.
Dans la province de Kirkouk, les forces du Hached ont porté secours à des familles en fuite du caza de Houwayja.
Terrain: encore 30 civils tués
Entretemps, daesh continue ses attaques suicides contre les civils dans ce pays.
Mardi, au moins trente personnes sont mortes mardi dans l'explosion de deux voitures piégées dans des quartiers chiites et dans d'autres attaques contre la police à Bagdad.
Selon un nouveau bilan fourni mercredi de sources policière et médicale, l'attentat le plus meurtrier a visé le quartier commercial de Bagdad al-Jadida, faisant 19 morts et 43 blessés.
Une autre voiture piégée a fait au moins quatre morts et dix blessés dans le quartier de Zafaraniya (sud), selon ces sources.
Les deux attentats ont été revendiqués par Daesh.
Dans d'autres attaques, une voiture piégée a frappé un point de contrôle de l'armée et de la police irakiennes à Tarmiya, au nord de la capitale, faisant au moins trois morts parmi les forces de sécurité, selon la police.
Une autre voiture piégée a explosé également mardi a Mandali, une localité de la province de Diyala (nord-est de Bagdad), tuant quatre autres personnes.
Vendredi, l'EI a revendiqué l'une des attaques les plus sanglantes de ces derniers mois, un attentat suicide en plein marché qui a tué au moins 90 personnes et fait plus d'une centaine de blessés à Khan Bani Saad, une ville majoritairement chiite située à 20 km au nord de Bagdad.