Abdel Qader Khan, soupçonné d’avoir contribué au programme nucléaire iranien donne son avis sur l’accord nucléaire conclu à Vienne.
Le récent accord nucléaire entre l'Iran, les États-Unis et leurs partenaires avait probablement sauvé l'Iran d'une catastrophe, a dit à Fox News le docteur Abdel Qader Khan, connu comme le "père de la bombe atomique au Pakistan", écrit mercredi le quotidien Rossiïskaïa gazeta.
Selon lui, Téhéran aurait pu connaître un coup d'État intérieur ou une attaque extérieure.
Dans un courriel envoyé d'Islamabad à la chaîne américaine, le scientifique pakistanais, soupçonné d'avoir transmis à l'Iran et à la Corée du Nord des technologies et des secrets nucléaires, indique que Téhéran a agi de manière très raisonnable et pragmatique en empêchant une catastrophe dans son pays.
Selon lui, "si l'Iran rejetait cet accord, une catastrophe aurait pu se produire dans le pays en créant toutes les conditions pour un coup d'État militaire orchestré par l'Occident, tout comme en Égypte".
Simon Henderson, expert de l'Institut de Washington pour la politique au Proche-Orient, a noté que "Khan a évité toute référence à sa propre participation à la fourniture des technologies pour enrichir de l'uranium à l'Iran". "Les 5.000 centrifugeuses IK-1 que l'Iran a été autorisé à conserver sont des copies des centrifugeuses R-1 pakistanaises", rappelle Henderson. Et d'ajouter que la piste pakistanaise était probablement la dimension la plus intéressante du programme nucléaire iranien et méritait une enquête plus poussée.
En tant que chercheur, métallurgiste et fonctionnaire volontaire, Khan est très populaire au Pakistan.
Il est par ailleurs soupçonné depuis longtemps par les Américains d'être "au centre du commerce mondial des technologies nucléaires". Washington pense que l'Iran, la Chine, la Libye et la Corée du Sud ont payé des millions de dollars pour que Khan expertise leurs programmes nucléaires militaires. Ce dernier affirme que toutes ses actions ont été approuvées par les administrations civiles et militaires successives au Pakistan.
Khan a déclaré en 2013 dans une interview téléphonique accordée à Fox News, après les essais nucléaires nord-coréens du 11 février 2013, qu'il avait élaboré le programme balistique avec la Corée du Nord.
Les experts des renseignements américains ont déclaré que les technologies utilisées pour créer ces "mini-bombes atomiques" de 6 à 7 kilotonnes avaient été importées au Pakistan de Corée du Nord par Khan au début des années 1990. Le chercheur a reconnu avoir effectué deux visites à Pyongyang à des fins scientifiques au début des années 1990. Par ailleurs, la presse américaine avait rapporté plus tôt qu'il s'était rendu en Corée du Nord plus d'une dizaine de fois.
Le Pakistan a réalisé son premier essai nucléaire sous la direction de Khan en mai 1998. En mai 2001, il a été écarté de la supervision du programme nucléaire national et serait, selon certaines informations, assigné à résidence à Islamabad.