Les soldats d’occupation ont tué le Palestinien, lors d’une tentative d’arrestation de son fils. Menacé de destruction, le village palestinien de Soussia se bat pour sa survie.

Un Palestinien est tombé en martyre jeudi, le deuxième en moins de 24 heures. Il a été tué par des soldats israéliens dans le village de Beit Omar, en Cisjordanie occupée, ont indiqué à l'AFP une source médicale et des témoins.

Des habitants du village, situé près d'AlKhalil Hébron, ont expliqué que des soldats israéliens avaient pris d'assaut une maison, pour y arrêter un Palestinien, Mohammed Abou Maria, et avaient touché son père, Falah, à la poitrine alors qu'il descendait les escaliers pour voir ce qui se passait.

L'homme, âgé de 50 ans, est décédé, tandis que son fils, âgé de 24 ans, a été blessé par balle à la jambe et hospitalisé, a précisé la source médicale.

Plus de 900 logements en Cisjordanie

Entre-temps, les autorités d’occupation ont autorisé jeudi la construction de 906 nouveaux logements en Cisjordanie occupée, ont rapporté les médias israéliens.

296 logements vont être construit dans la colonie de Beit-El, 112 dans celle de Maa’le Adoumim et 381 à Givat Zeev, tous situés dans les alentours de Jérusalem occupée.

D’autres logements déjà construits vont recevoir de manière rétroactive les permis de construction.

Mercredi dernier, l’autorité d’occupation avait reçu une plainte de la part des propriétaires des terres palestiniens s’opposant à ces nouvelles constructions. Ces plaintes ont été rapidement rejetées.

Légalisation des colonies

Dans ce contexte, la ministre de la Justice, Ayelet Shaked, a annoncé la création d’un comité spécial pour légaliser les colonies en Cisjordanie occupé.

L’ONG Yesh Din, qui défend les droits des Palestiniens et s’oppose à la colonisation en Cisjordanie, a accusé la ministre Shaked « d’essayer de mettre en œuvre le rapport Levy » qui propose de légaliser toutes les colonies israéliennes en Cisjordanie.

Shaked a affirmé que « les colons de la Cisjordanie devraient pouvoir vivre sans craintes quant à la légalité de leur logement et des éventuelles expulsions ».

Menacé de destruction, le village palestinien de Soussia se bat pour sa survie  

A Soussia, 340 hommes, femmes et enfants attendent anxieux et impuissants la destruction de leur village, déjà rasé à plusieurs reprises par les bulldozers de l’armée d’occupation.

Leur sort, loin d'être unique dans les Territoires occupés, est aujourd'hui au coeur de toutes les attentions: le département d'Etat américain a même indiqué "suivre de près" la question et mis en garde l’entité sioniste contre "toute destruction à Soussia", qu'il considèrerait comme "une provocation".

Le petit village du sud de la Cisjordanie occupée est en passe de devenir le symbole de la colonisation israélienne qui grignote chaque année un peu plus de terrain et bloque entre autres un processus de paix déjà au point mort.

Pour l'ONG israélienne B'Tselem, une fois les maisons démolies, "soit les colons vont directement s'emparer des terres, soit les autorités vont les saisir pour leur réattribuer".

Selon l'ONU, moins de 1% de la zone C est réservé au développement de la construction pour les Palestiniens, contre 70% pour les colons. Les 29% restants sont soumis à de drastiques restrictions qui rendent quasi-impossible toute construction par les Palestiniens.

"Aujourd'hui, ils veulent nous expulser pour dégager l'espace et y faire un parc pour les habitants de la colonie de Soussia implantés sur nos terres", affirme le chef du village.

"Ils nous ont volé nos terres et ils nous ont aussi volé le nom de notre village", ne décolère-t-il pas. Mais "on ne partira pas, on n'abandonnera pas notre village même s'ils nous en sortent de force, on reviendra dès le lendemain".

"On ne revivra pas la tragédie de 1948", fulmine-t-il, en évoquant l'année de la "Nakba", l’usurpation de la Palestine et la création de l’entité sioniste qui a vu près de 800.000 Palestiniens chassés de leurs terres sans y être jamais revenus depuis.