Près de 1.200 femmes autochtones disparues ou assassinées entre 1980 et 2012.
Le Comité des droits de l'homme de l'Onu a épinglé le gouvernement canadien jeudi sur les nombreuses inégalités frappant les populations autochtones, les violences faites aux femmes et les détentions abusives de réfugiés ou d'immigrants.
Ce comité international, composé d'experts indépendants, examine le respect des obligations imposées par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Il est recommandé à l'Etat canadien, en concertation avec les populations amérindiennes, de renforcer les politiques pour leur "fournir les besoins essentiels (...) les services de soins aux familles et aux enfants", et de protéger leurs langues.
Le Comité réclame aussi "la mise en oeuvre en totalité des recommandations de la commission de vérité et réconciliation" publiées le mois dernier.
A moins de trois mois des législatives, les deux partis d'opposition - le Parti libéral et le Nouveau parti démocratique -, ont promis de ratifier la déclaration de l'Onu sur les droits des peuples autochtones de 2007.
Le gouvernement conservateur canadien, et trois autres pays (Australie, Etats-Unis et Nouvelle-Zélande) étaient les seuls à voter contre ce texte, alors que les Amérindiens, Inuits et Métis représentent 4,3% de la population canadienne (1,4 million de personnes).
Le Comité des droits de l'homme dénonce également les discriminations dont sont victimes les femmes autochtones et leurs enfants en gommant tous "les effets discriminatoires" dans la loi sur les Indiens datant de 1876.
En urgence, il est demandé au Canada d'être particulièrement attentif au phénomène de disparitions et de meurtres non expliqués de femmes, déjà soulevé par le rapporteur spécial des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, James Anaya.
Cela représente près de 1.200 femmes autochtones disparues ou assassinées entre 1980 et 2012, soit trois à quatre fois plus en proportion que dans le reste de la population.
L'Etat canadien devrait aussi éviter un "usage excessif de l'incarcération des autochtones" comparativement au reste de la population.
Le Canada a par ailleurs été enjoint de ne pas placer en détention des réfugiés ou "des immigrants illégaux pour une période indéfinie" et appelé à s'assurer que le recours à cette mesure est utilisé à bon escient.