Il étaient encadrés par les policiers israéliens mobilisés en plusieurs centaines pour leur venir en aide. Les "Mourabitounes" de la mosquée, de valereux hommes et femmes palestiniens les ont repoussés.

Encadrés par des centaines de policiers israéliens, plus de 850 colons selon le site palestinien des territoires de 1948 Arabs48, et 250 selon l’agence palestinienne Maan,  ont investi la mosquée d’al-Aqsa à Jérusalem al-Quds occupée ce dimanche matin.

Des heurts ont éclaté entre les policiers israéliens et les Mourabitounes, les sentinelles palestiniens de ce le troisième lieu saint de l’Islam, formés d’hommes et de femmes palestiniens qui ne croient pas les allégations officielles des dirigeants israéliens et appréhendent plus que jamais sa destruction, pour y édifier à la place le Mont du Temple.

A la tête des assaillants israéliens se trouvait le ministre israélien de l’agriculture, Uria Ariel, et dirigeant du parti extrémiste Israel Beitenou.

Dès 7:30 du matin heure locale, ils ont investi le lieu saint à partir de la porte des Maghrebins, pour fêter Tisha Beav, qui marque dans leur calendrier la destruction des deux temples dont ils prétendent qu’ils se trouvaient sur l'Esplanade. Sans preuve à l’appui.

Ils étaient encadrés par les policiers israéliens qui ont facilité leur entrée dans l’esplanade, après avoir interdit son accès aux Palestiniens de l’extérieur  et malmené les fidèles musulmans sur place. Des dizaines de palestiniens sont alors restés aux portes de la mosquée. 

Cette version des faits conteste celle de l’AFP qui présente l’entrée en action de la police israélienne dans la mosquée Al-Aqsa sous les termes suivants « pour mettre fin à des heurts déclenchés après la venue de juifs orthodoxes », comme s’ils voulaient séparer les deux camps.

Les policiers israéliens sont intervenus dès le début aux côtés des colons pour le protéger et réprimer les Palestiniens. Des centaines d’entre eux se sont déployés sur l’esplanade des Mosquées, ainsi que dans les rues du vieux quartier de Jérusalem. Ils ont interdit à tous les bus en provenance des régions arabes de venir porter secours aux lieux saints.

De leur côté, les protecteurs palestiniens de la mosquée ont tenté d’interdire leur avancée et leur entrée en édifiant des barricades en pierres, essuyant les tirs de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc qui ont été tirés à l’intérieur de la mosquée al-Qabali, comme le montrent les photographies, et où selon Arabs 48, les dizaines de fidèles palestiniens ont été enfermés.

Dans sa version, l’AFP dit que dans  la nuit de samedi à dimanche, les juifs ont entamé les commémorations de Tisha Beav et des milliers d'entre eux se sont rassemblés sans incident devant le Mur des Lamentations.

Toujours selon l’AFP « mais d'autres, des radicaux, auraient tenté de venir prier aux abords de l'Esplanade ultra-sensible ».

Citant la version de la police israélienne, l’AFP ajoute que «des échauffourées ont alors éclaté, et tôt le matin des dizaines de policiers israéliens ont investi l'Esplanade avant de pénétrer "de plusieurs mètres" à l'intérieur d'al-Aqsa ».

Relayant aussi la version de la police israélienne, l’AFP rapporte que ce sont ((  "des émeutiers masqués", des musulmans barricadés dans la mosquée, qui "ont commencé à jeter des pierres et des projectiles de l'intérieur de la mosquée en direction des policiers, dont certains ont été blessés")).

Sur des photos diffusées par la police on peut voir les portes en bois du lieu de culte arrachées, des tapis déchirés ainsi que des pierres jonchant le sol.

L’AFP ne rend pas compte du recours des policiers aux gaz lacrymogènes et aux balles en caoutchouc.  
Un photographe de l'AFP dit avoir vu au moins six Palestiniens arrêtés.

Selon Arabs 48, la police a arrêté 5 jeunes et deux femmes. Une femme qui fait partie des Mourabitoune a été blessée a la tête lorsque l’etui d’un gaz lacrymogènes est tombé sur sa tête.  

Selon l’AFP, l'Esplanade des mosquées est régie par un statu quo hérité du conflit de 1967 qui veut que si juifs et musulmans peuvent se rendre sur le site sacré qui surplombe l'ultra-touristique Vieille ville de Jérusalem, sans que les juifs n'aient le droit d'y prier.

Sachant que les Musulmans estiment que Salomon est aussi l’un de leur prophète, et son histoire figure dans le Noble Coran, sans aucune allusion à son présumé temple.