Contrairement, des députés israéliens estiment que la libération de Pollard est un peu comme un bonbon qui pourrait adoucir l’amertume de l’accord sur l’Iran"
La ministre israélienne de la Justice a affirmé samedi, en réaction à des spéculations, qu'une possible libération par les Etats-Unis de l'espion Jonathan Pollard n'était pas liée à l'accord sur le nucléaire iranien dénoncé par Israël.
"Il n'y a aucune intervention politique ou diplomatique", a déclaré Ayelet Sheked, interrogée par la chaîne de télévision privée Channel 2 sur les spéculations selon lesquelles une libération de l'espion israélo-américain était une façon de calmer la colère d'Israël. "C'est une procédure légale américaine", a-t-elle ajouté.
L'agent, arrêté en 1985 et condamné à la prison à vie en 1987, est éligible pour une libération conditionnelle en novembre 2015, et le département d'Etat américain a fait savoir jeudi qu'il ne s'y opposerait pas.
Jonathan Pollard avait été condamné aux Etats-Unis pour espionnage au profit d'Israël, et son cas est depuis des années une source de tensions entre Washington et Israël, qui juge trop lourde une condamnation à vie pour espionnage au profit d'un allié.
Le Wall Street Journal, citant des sources anonymes, a évoqué la possible libération anticipée de M. Pollard après l'accord sur le nucléaire iranien pour satisfaire Israël.
Ce dernier est très critique de cet accord conclu le 14 juillet entre Téhéran et les grandes puissances, et qui prévoit une levée progressive et conditionnelle des sanctions internationales imposées depuis 2006 à l'Iran, en échange de garanties que ce pays ne se dotera pas de l'arme atomique. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu l'a qualifié d'"erreur historique".
Face à la colère israélienne, et contrairement à la ministre de la Justice, le député israélien Nahman Shai, qui dirige le lobby pour la libération de M. Pollard, "n'exclut pas" que son élargissement anticipé participe d'une tentative de calmer les relations entre l'Etat hébreu et Washington.
"Les Américains cherchent à apaiser Israël", a-t-il dit à la radio publique. "Ils ont conscience de la colère qu'il y a en Israël, tant dans les milieux politiques que dans la société. Pollard, pour eux, est un peu comme un bonbon qui pourrait adoucir l'amertume de l'accord sur l'Iran".