Le colonel Talal al-Ourdouni était à la tête d’une division au sein de la sécurité nationale palestinienne.
Un cadre du Fatah, mouvement du président palestinien Mahmoud Abbas, a été abattu par balles samedi dans le camp palestinien d'Aïn el-Héloué, au Liban-Sud, a indiqué à l'AFP un responsable des services de sécurité.
"Le colonel Talal al-Ourdouni a été tué par balles par deux inconnus alors qu'il marchait dans la partie sud du camp d'Aïn el-Héloué", à Saïda, a indiqué ce responsable palestinien sous couvert de l'anonymat.
"Il était accompagné de deux gardes du corps, dont l'un a été tué dans l'attaque et l'autre blessé", a-t-il ajouté.
Talal al-Ourdouni était à la tête d'une division au sein de la sécurité nationale palestinienne à Aïn el-Héloué, le plus grand des 12 camps de réfugiés palestiniens au Liban. Il avait été la cible de plusieurs tentatives d'assassinat ces dernières années.
Suite à l'incident, la tension est montée d'un cran dans le camp et les forces armées ont été mises en état d'alerte, a rapporté un journaliste de l'AFP présent sur place.
En vertu d'un accord tacite après la guerre civile (1975-1990), l'armée libanaise n'entre pas dans les camps palestiniens, dont la sécurité relève des factions palestiniennes.
Samedi tard en soirée, des membres de la "brigade Talal al-Ourdouni" ont ouvert le feu, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).
Les assassinats et les règlements de compte entre différents groupes sont fréquents à Aïn el-Héloué.
Outre les rivalités partisanes, le camp connaît des tensions en raison de la présence de groupuscules extrémistes qui s'y sont installés depuis des années à la faveur de la misère qui y règne.
En juin dernier, il a fallu l'intervention du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et du chef du Hamas, Khaled Mechaal, pour pouvoir instaurer un cessez-le-feu dans le camp.
Les incidents dits "isolés" qui se répètent au quotidien à Aïn el-Héloué ne semblent pas aussi innocents qu'ils le paraissent. C'est ce qu'affirmait il y a quelques jours une source politique à Saïda qui disait craindre une dégradation rapide de la situation, voire même une déflagration générale dans le camp.
L'Orient- Le Jour