L’Exim Bamk est pourtant l’un des principaux outils du commerce international du pays.
Aux États-Unis, la Chambre des représentants n'a pas réussi à prolonger jusqu'en août le mandat de l'Exim Bank, l'agence de crédit aux exportations américaine, qui a expiré le 30 juin, écrit vendredi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
Cette agence est pourtant l'un des principaux outils du commerce international du pays. On s'attendait jeudi à ce que le Sénat autorise cette banque à poursuivre son travail jusqu'en 2019, mais les républicains conservateurs de la Chambre des représentants font tout pour enterrer l'Exim Bank. Le ralentissement de la procédure pourrait nuire à certaines compagnies américaines, mais aussi à toute l'expansion économique de Washington.
"Au vu de l'expiration du mandat à partir du 1er juillet 2015, la banque n'est plus à même d'accepter les requêtes, d'entamer de nouvelles relations commerciales ou d'exercer toute autre activité interdite", informe désormais la page d'accueil du site de l'Exim Bank, pour ceux qui désiraient commercer avec des entrepreneurs américains ou obtenir un crédit préférentiel des autorités américaines. Depuis 1934, l'organisation financière s'occupe de facto de l'expansion économique de Washington, offrant aux acheteurs étrangers des conditions avantageuses de prêt et prenant de grands risques commerciaux.
Cette activité n'est pas appréciée par les activistes du Tea Party — les républicains les plus radicaux — qui s'opposent à toute ingérence de l'État dans les règles du marché et estiment que l'Exim Bank est un outil de "prestation sociale corporative", soulignant que les grandes entreprises comme Boeing et General Electric en profitent le plus alors qu'elles n'ont pas besoin de subventions. Boeing a déclaré que la fermeture de l'établissement pourrait forcer la compagnie à se retirer dans les offshores.
Le président américain Barack Obama s'est récemment rendu en Afrique pour s'entretenir avec des dirigeants de plusieurs pays sur le renforcement des relations économiques bilatérales. Mais il sera difficile de parler de partenariat si l'Exim Bank est fermée. Le projet Power Africa, appelé à aider le Continent noir à pallier ses problèmes d'électricité, devait être financé à plus de 70% par l'agence en question. Le secrétaire au Trésor américain Jacob Lew a noté que les concurrents des États-Unis bénéficiaient d'une aide généreuse de leurs gouvernements sur le marché mondial, tandis que la fermeture de l'Exim Bank reviendrait pour Washington à un "désarmement unilatéral".