Behring fait partie d’un plus vaste réseau implanté dans l’Europe de l’Ouest, rapporte.
L'homme de 32 ans qui a revendiqué le double attentat commis vendredi à Oslo et sur l’île d’Utoya et qui a coûté la vie à au moins 76 personnes, dont de nombreux adolescents, fait part de connexions avec des partis d'extrême-droite, notamment en Grande-Bretagne. Les polices européennes enquêtent.
Une croix des Templiers frappe la première page de son manifeste, mis en ligne sur Internet. Car c'est à la fondation de l'"Ordre militaire et tribunal pénal européen – les chevaliers Templiers", qu'Anders Behring Breivik fait remonter son engagement. Une rencontre se serait tenue à Londres en avril 2002 avec huit autres personnes que la police antiterroriste britannique tente désormais d'identifier. L'enjeu de cette "traque" : savoir si Behring Breivik "s'est rendu à Londres ces dernières années et s'il faisait partie d'un réseau plus large préparant des attaques similaires", explique le quotidien britannique le Daily Telegraph.
Dans le manifeste long de mille cinq cents pages, rédigé en anglais, signé à Londres d'une version anglicisée de son nom – "Andrew Berwik" – Behring Breivik décrit son "mentor" : un Britannique nommé Richard. La réunion de Londres aurait été organisée par deux extrémistes de nationalité britannique, selon Behring Breivik, détaille le Daily Mail.
"LONDRES, POINT DE RENCONTRE DU TERRORISME ISLAMIQUE"
Autre référence à la Grande-Bretagne : la mention de ses contacts avec le groupe d'extrême droite britannique English Defence League (EDL). "J'avais plus de six cents amis sur Facebook membres de l'EDL et j'ai parlé à dix de ses membres. En fait, j'ai fait partie de ceux qui leur ont fourni des éléments idéologiques déjà prêts (y compris des stratégies rhétoriques) dès le début", écrit Behring selon le Guardian.
Des contacts formellement démentis par l'organisation politique, mais l'un de ses membres a laissé entendre que Behring Breivik avait assisté à l'une de leurs manifestations en 2010, toujours selon le Guardian. Dans son manifeste, Anders Behring Breivik fait également référence à "des politiques britanniques, y compris Gordon Brown et Tony Blair, accusés de faire de Londres un point de rencontre international du terrorisme islamique", poursuit le Daily Telegrah.
D'AUTRES PAYS D'EUROPE CONCERNÉS
Toujours dans son manifeste, le pro-sioniste Behring dit faire partie d'un plus vaste réseau implanté dans l'Europe de l'Ouest, rapporte le Daily Telegraph. Des cellules prêtes à suivre son exemple et à renverser des gouvernements tolérants envers l'islam. Pour la chaîne de télévision norvégienne TV2, il y a donc "des raisons de croire que les police de France, d'Allemagne, de Grèce, des Pays-Bas et de Russie étudient de près les déclarations de Breivik". Selon le manifeste, des citoyens de ces pays étaient en effet présents à la réunion de Londres, explique TV2.
Alors que la presse britannique souligne la menace sous-estimée des "loups solitaires", ces terroristes individuels, le Daily Mail commente : "Le nombre de morts impressionnant accroît la pression sur la police, qui est déjà consciente du danger d'[une éventuelle] fusillade sanglante dans la préparation des Jeux olympiques" qui se tiendront à Lonfres en 2012.
La Belgique dans le collimateur de Breivik
Le jeune Norvégien qui se décrit comme un « chevalier de l’ordre des templiers » et parle d’une organisation qui s’intitule « les pauvres soldats du Christ et du temple de Salomon », affirme avoir déjà des disciples dans divers pays européens, et parmi ces derniers il y aurait aussi un Belge.
Les services anti-terroristes belges affirment cependant que l’organisation citée par Breivik n’est pas connue en Belgique.
« Nous avons pris connaissance des citations sur la Belgique contenues dans le manifeste de Breivik », indique André Vandoren, le directeur de l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace (OCAM). « Nos services suivent les développements de l’affaire et les analysent en détail ».
Les enquêteurs déroutés par la personnalité du tueur
Les enquêteurs norvégiens sont déroutés par la personnalité "maléfique" d'Anders Behring Breivik.
C'est une personne "absolument maléfique, (...) très calculatrice, très froide et très intelligente", a déclaré Janne Kristiansen, la directrice du Service de sécurité de la police (PST) norvégien.
"Il a préparé ça depuis un temps fou", a souligné Mme Kristiansen.
"Je pense qu'il n'a probablement pas de complices, en conséquence il a le contrôle total (...). Il a le contrôle de la situation parce que lui seul peut nous dire quoi faire, et que nous n'avons pas de source", a-t-elle regretté.
La police norvégienne cherche toujours à savoir s'il y a un ou plusieurs complices et d'autres bombes. C'est la "priorité" à l'heure actuelle, a ajouté Mme Kristiansen.
Mais "nous n'avons aucun indice parce qu'il ne communique qu'avec lui-même.
Il mène une vie parallèle: les gens autour de lui pensent qu'il est une personne ordinaire, mais en son for intérieur c'est quelqu'un de complètement différent. D'absolument maléfique", selon la chef du PST.
Pour elle c'est "un loup solitaire", qui "est parvenu à échapper à tous les radars". "Quoiqu'il en soit nous allons tous --en Norvège et d'autres services secrets-- tirer des leçons de cette affaire", a ajouté Mme Kristiansen.