Deux nouveaux martyrs palestiniens, nouvelle attaque de colons..

Des échauffourées entre Palestiniens, armée israélienne et colons israéliens ont secoué samedi plusieurs régions de la Cisjordanie occupée après la mort du bébé palestinien Ali Dawabché dans l'incendie de sa maison provoqué par des colons sionistes. 

Selon le correspondant de la télévision Panarabe alMayadeen, des colons ont attaqué ce samedi la commune de Qasra, près du lieu du crime perpétré contre le bébé palestinien Ali Dawabché,  et ils se sont heurtés aux membres des comités de protection populaire qui les ont forcés à rebrousser chemin.

Toujours selon alMayadeen, le ministère des AE a confirmé que la partie palestinienne refuse les appels à la retenue  attendus de la part des parties internationales..

De son côté le ministre israélien de la Sécurité publique, Gilad Erdan a déclaré que les forces de police étaient à leur plus haut niveau d'alerte pour éviter les heurts prévisibles.

Moti Almoz, porte parole de l'armée israélienne a ajouté avoir envoyé quatre bataillons en Cisjordanie. Deux divisions entières de soldats sont également en alerte pour être envoyés dans la région en cas d'incident. Il a ajouté que «la quantité de forces envoyées est définies pour être prêtes quelques soient les événements possibles, y compris sur le Mont du Temple».

De Gaza, à Ramalah, en passant par la Cisjordanie et alQods

Dans le camp de réfugiés de Jalazoun, en bordure de Ramallah, les  funérailles de l'adolescent Laith Khaldi de 16 ans tué vendredi ont dégénéré dans l'après-midi de ce samedi. Des dizaines de jeunes, ont jeté des pierres sur des soldats qui répliquaient à coups de grenades lacrymogènes et assourdissantes et de tirs de balles de caoutchouc.

 

Laith Khalidi: une balle dans le dos

Selon le ministre de de Justice de l'Autorité palestinienne, Salim al-Saqqa,  à la lumière de l'autopsie faite pour le cadavre de Laith, la balle qui l'a tué lui a été tiré dans le dos, a rapporté l'agence palestinienne Safa, et non pas à la poitrine.

Il participait à une manifestation près de Bir Zeit, au nord de Ramallah dans le centre de la Cisjordanie, pour protester contre l'attaque meurtrière de Douma qui a couté la vie au bébé Ali, lorsqu'il a essuyé une balle mortelle tirée par un tireur israélien .

 

Selon l'AFP, sa mère, en larmes au milieu des femmes venues présenter leurs condoléances, a accusé les soldats d'avoir tué "encore un enfant", "de sang-froid".

Six autres Palestiniens ont été blessés dans des affrontements lors de manifestations en Cisjordanie et à Jérusalem, selon le Haaretz. Un 7ème Palestinien a été blessé à la jambe lors de manifestations dans la ville d'Hébron en Cisjordanie, tandis que quatre autres ont été blessés après que la police ait eu recours à des gaz lacrymogènes et a tiré avec des balles en caoutchouc contre une trentaine manifestants qui lançaient des pierres dans la ville de Halhoul.
Un autre Palestinien a été blessé par une balle en caoutchouc dans Kfar Kadum.

Le deuxième palestinien tué est aussi un adolescent palestinien de 17 ans :  Mohammed al-Masri.

Il s'était approché de la clôture frontalière à l'ouest de la région de Beit Lahia au nord de  la Bande de Gaza, avec d'autres jeunes Palestiniens qui protestaient contre l'incendie criminel de Douma, selon le Haaretz qui cite des sources palestiniennes.

Un porte-parole militaire israélien a déclaré au Jerusalem Post que plusieurs suspects s'étaient approchés de la clôture en deux points différents sans prêter attention aux appels des soldats qui leur ordonnaient de s'arrêter.

Selon cette même source un groupe aurait jeté des pierres en direction de la barrière de sécurité alors que les soldats tiraient en l'air, avant de viser «les parties inférieures du corps des suspects».

A Jérusalem, des manifestants ont jeté des pierre et des cocktails molotov blessant un officier israélien.

Des coups de feu ont été signalés non loin de Kochav Hashahar, au nord de Jérusalem, sans faire de victimes.

Pendant ce temps, les colons israéliens ont été ciblés par des manifestants palestiniens dans le sud d'Hébron à Beit Hagai, rapporte le Jerusalem Post.

Des dizaines de colons auraient été évacués en raison de feux de broussailles allumés par les Palestiniens en colère. Trente personnes ont dû recevoir un traitement médical après avoir inhalé de la fumée.

 

Méchaal appelle à un renforcement de la Résistance

Le président du bureau politique  du Hamas Khaled Méchaal a déclaré que" le meurtre du bébé  Ali Dawabché, brulé vif ainsi que ses parents par des colons extrémistes est "un crime odieux  contre notre peuple et contre toute l’humanité".

"Toute la responsabilité de ce crime repose sur les dirigeants de l’occupation sioniste. Ce crime ignoble prouve de nouveau que l’essence du conflit entre les sionistes et le peuple palestinien est l’occupation et la colonisation", a-t-il indiqué.

Méchaal a affirmé dans une déclaration citée par le site du Hamas  que" ce feu maudit allumé par les colons extrémistes et sionistes dans le corps du bébé Dawabché hier matin et il y a quelques jours  dans le corps de l’enfant Mohamed Abou Khdir ne peut être éteint que par le balayage de l’occupation et le nettoyage de la colonisation de notre terre et de notre Jérusalem et de nos sites sacrés".

Méchaal a appelé à répondre à ce crime odieux et aux agressions multiples des sionistes à Al-Quds Jérusalem et contre la mosquée Al Aqsa, par le renforcement de la résistance contre l’occupation et ses troupes de colons extrémistes. « Ceci est la meilleure réponse contre leurs crimes », a-t-il déclaré.

Le président du bureau politique du mouvement a remercié le peuple palestinien dans toute la Palestine pour leur grande participation aux manifestations du «vendredi de la colère », appelant   toutes ses forces à l’intérieur et à l’étranger et tous les peuples arabes et musulmans partout dans le monde à déployer plus d’efforts dans tous les domaines pour soutenir la mosquée Al Aqsa, et le sang  des martyrs.

Un acte fasciste

Mustapha Barghouti, Secrétaire général du parti palestinien l'Initiative Nationale Palestinienne a, quant à lui, déclaré que le meurtre de l'enfant n'était pas seulement «un acte de terrorisme, mais un acte fasciste de terrorisme».

Faisant le lien entre l'incendie et la politique de colonisation favorisée selon lui par Benjamin Netanyahu, l'homme politique palestinien a ajouté: «Nous parlons d'un gouvernement qui a autorisé la construction de 300 logements dans les blocs de colonies. Il y a des attaques systématiques de la part des colons armés et protégés par l'armée».

Rappelons que le président palestinien Mahmoud Abbas entend s'adresser à la Cour pénale internationale (CPI) pour dénoncer un nouveau «crime de guerre» d'"Israël".