24-11-2024 12:59 PM Jerusalem Timing

Syrie: première frappe américaine pour "défendre ses rebelles", Moscou condamne

Syrie: première frappe américaine pour

Al-Qaïda capture de nouveau des rebelles entraînés par les Américains

Les Etats-Unis ont mené leur première frappe aérienne pour "défendre" un groupe rebelle en Syrie, a confirmé le Pentagone lundi.

Cette première frappe américaine sur le territoire syrien a été menée vendredi et devait appuyer le groupe rebelle Nouvelle Syrie, selon un porte-parole du Pentagone, Bill Urban.

"Nous devons agir pour défendre le groupe Nouvelle Syrie, que nous avons entraîné et équipé", a indiqué le porte-parole.

Un haut responsable gouvernemental avait annoncé que les Etats-Unis avaient bombardé des positions de la branche d'al-Qaïda en Syrie, le front al-Nosra, en réponse à une attaque menée contre les rebelles entraînés par les Etats-Unis.

Un peu plus tôt, le porte-parole de la Maison Blanche Josh Earnest avait indiqué que la Syrie "ne doit pas interférer" avec les actions des forces formées par les Américains pour combattre Daesh.

A défaut de quoi, "des mesures supplémentaires" pourraient être prises pour les protéger, a-t-il ajouté laissant planer la menace de frappes aériennes contre l’armée syrienne.

A la mi-juillet, au moins 54 rebelles armés et équipés par Washington sont entrés en Syrie. Ils sont le premier groupe d'insurgés, se faisant appeler la Division 30 et censés lutter contre Daesh en Syrie.

 

Lavrov condamne

En réaction, le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov a dénoncé comme "contre-productives" les mesures supplémentaires annoncées par Washington pour défendre ses alliés combattant en Syrie.

"Il est contreproductif d'annoncer publiquement que des groupes armés entraînés aux Etats-Unis (...) seront sous la protection de l'aviation de la coalition" internationale qui intervient en Syrie sous la houlette de Washington, a déclaré M. Lavrov lors d'une conférence de presse au Qatar.

Il a également critiqué le fait que "pour protéger ces groupes, cette aviation serait autorisée à frapper n'importe quelle force qui pourrait - je dis bien pourrait -- être considérée comme une entrave à l'action de ces groupes".

M. Lavrov a indiqué avoir évoqué la question lors d'une réunion inédite avec ses homologues américain et saoudien, John Kerry et Adel al-Jubeir, organisée lundi à Doha pour parler essentiellement du conflit syrien.

M. Lavrov s'est également dit "très inquiet au sujet (...) du désastre humanitaire" en Syrie, ajoutant être "en faveur d'une cessation immédiate de toute intervention extérieure dans la crise syrienne", une critique qui semble également destinée à Washington.

Le chef de la diplomatie de la Russie était au Qatar en même temps que ses homologues américain et saoudien.

Leur rencontre est la première réunion tripartite de ce genre.

Les trois responsables ont reconnu la nécessité d'une solution politique au conflit et souligné l'importance du rôle qui doit être joué par les groupes d'opposition pour parvenir à cette solution.

Le Kremlin critique le plan US

Peu auparavant, un porte-parole du Kremlin a également critiqué lundi le projet des Etats-Unis de fournir, avec la Turquie, une couverture aérienne à des rebelles syriens, estimant que tout soutien à des opposants au pouvoir syrien, revenait à contrecarrer la lutte de Damas contre Daesh.

"Moscou a souligné à de multiples reprises qu'aider l'opposition syrienne, ne serait-ce que par des moyens financiers ou techniques, conduirait à accroître la déstabilisation de la situation dans le pays", a déclaré à la presse Dmitri Peskov.

 

Nouvel enlèvement

Les frappes américaines nont pas empêche le Nosra de continuer à enlever les miliciens entrainés par les Américains.

Selon l'Observatoire syrien des droits del'homme, instance médiatique de l'opposition armée syrienne soutenu par l 'Occident, il en a enlevé au moins dans le nord-ouest du pays. Il en avait capturé huit autres la semaine passée.

"Les combattants d'Al-Nosra ont fait irruption dans un camp de réfugiés à Qah et au moins cinq de ces rebelles ont été capturés", a-t-il indiqué.

D'après lui, Al-Nosra est "en train de pourchasser tous les rebelles qui ont été entraînés par les Américains".

Selon l'AFP, à la mi-juillet, au moins 54 rebelles armés et équipés par Washington sont entrés en Syrie. Ils sont le premier groupe d'insurgés qui sont censés lutter contre le groupe takfiriste Daesh (EI) en Syrie.