22-11-2024 08:19 PM Jerusalem Timing

Pakistan: L’icône de l’opposition à la peine capitale Shafqat Hussain, pendu

Pakistan: L’icône de l’opposition à la peine capitale Shafqat Hussain, pendu

Shafqat Hussain avait plaidé son innocence et soutenu avoir « fait des aveux » après des jours de torture policière.

Le Pakistan a fait fi mardi des critiques internationales et exécuté le jeune Shafqat Hussain, devenu un symbole de l’opposition à la peine capitale, condamné à mort encore « adolescent » pour le meurtre d’un enfant reconnu « sous la torture » selon ses défenseurs.
 
Au lendemain du raid des talibans contre une école de Peshawar (nord-ouest) qui avait fait 154 morts en décembre, le Pakistan avait repris les exécutions de condamnés à mort, y compris ceux n’ayant aucun lien avec des mouvements considérés comme « terroristes ».
 
Réactions
 
L’ONU, l’Union européenne (UE) et des organisations de défense des droits de l’Homme avaient aussitôt fustigé cette nouvelle politique, ce qui n’a pas empêché depuis le gouvernement de faire pendre environ 180 condamnés à mort parmi les 8000 qui croupissent dans les geôles pakistanaises.
 
« Le gouvernement a fait preuve d’une indifférence impitoyable non seulement envers la vie humaine, mais aussi le droit international », a dénoncé Amnesty International à propos de son exécution.
 
Issu d’une famille pauvre du Cachemire (nord-est), Shafqat Hussain n’avait aucun lien avec le carnage commis par les talibans à Peshawar, mais son cas était devenu emblématique des limites de la politique d’exécution du gouvernement dans un pays où les « aveux » sont parfois arrachés de force aux suspects, qui n’ont d’ailleurs souvent pas de papier d’identité pour prouver leur âge réel. Condamné à mort il y a une décennie pour le meurtre d’un garçon de sept ans à Karachi, métropole du sud du pays, Shafqat Hussain avait plaidé son innocence et soutenu avoir « fait des aveux » après des jours de torture policière.