Demirtas, opposant et cible numéro un du président turc Recep Tayyip Erdogan, avait appelé la Turquie et le PKK la semaine dernière dans un entretien à l’AFP à faire "taire les armes".
Le leader prokurde de Turquie, Selahattin Demirtas, devait se rendre à Bruxelles mercredi pour y rencontrer des dirigeants de la rébellion kurde dont les bases sont massivement bombardées par l'aviation turque dans le nord de l'Irak, a indiqué son entourage à l'AFP.
Ce déplacement ne figurait pas dans le programme officiel du co-président
du parti démocratique des peuples (HDP), formation politique qui a remporté une
importante victoire aux élections législatives du 7 juin dernier.
"Il doit voyager à Bruxelles", a souligné un de ses conseillers, sans d'autres détails. La presse locale a affirmé qu'il y rencontrerait notamment
Zübeyir Aydar, l'une des personnalités clé du PKK.
Une trêve de plus de deux ans entre Ankara et le PKK a volé en éclat après
un attentat survenu le 20 juillet à Suruç (sud), qui a fait 32 morts parmi de
jeunes militants kurdes, déclenchant un cycle de représailles entre la guérilla
et l'armée turque, celle-ci étant accusée de ne pas avoir protégé la population
locale contre l'attaque du groupe Etat islamique (EI).
Depuis, les jets turcs pilonnent quotidiennement les repaires du PKK dans le
Kurdistan irakien et le sud-est de la Turquie, peuplé majoritairement de
kurdes, des raids auxquelles les rebelles répondent par des attaques visant
l'armée et la police.
Demirtas, opposant et cible numéro un du président turc Recep Tayyip
Erdogan, avait appelé la Turquie et le PKK la semaine dernière dans un
entretien à l'AFP à faire "taire les armes".
L'UE a de son côté exhorté mardi Ankara à la "retenue" et à opter pour une
"réponse proportionnée et ciblée" contre la guérilla kurde.