22-11-2024 12:16 PM Jerusalem Timing

Editorialiste d’Observer: Les USA ne peuvent pas comprendre la Russie

Editorialiste d’Observer: Les USA ne peuvent pas comprendre la Russie

Selon le journaliste, on ne peut pas gagner la guerre avec la Russie sur le plan économique, car la Russie est riche en ressources naturelles et elle occupe un vaste territoire.

La Russie souhaite garder son identité nationale et sa puissance extérieure. Les Etats-Unis se trompent beaucoup dans la politique qu'ils mènent envers la Russie, estime l'éditorialiste d'Observer Jack Hanick.

Les médias qualifient les relations entre la Russie et les Etats-Unis de "guerre froide". Les journalistes américains n'essaient pas d'analyser la situation de point de vue russe alors que cela pourrait éviter bien des conséquences fâcheuse, estime le journaliste d'Observer et un des fondateurs de la chaîne de télévision conservatrice Fox News, Jack Hanick.

M. Hanick fait remarquer que deux ans passés en Russie lui permettent de voir la situation des deux points de vue. La Russie voit les Etats-Unis comme un agresseur qui l'encercle par ses bases militaires en Europe de l'Est, tandis que les Etats-Unis considèrent la Russie comme une menace pour ses voisins.

"Quand je suis arrivé, les relations entre la Russie et les Etats-Unis paraissaient normales… M. Poutine a aidé Barack Obama à éviter de faire une grande erreur en Syrie… Les relations étaient sur la bonne voie", dit M. Hanick. Mais à cette époque-là, une loi contre la propagande de l'homosexualité auprès des mineurs a été adoptée. Ca a été le début des tensions car cette loi a été très mal acceptée par la communauté LGBT en Occident, explique M. Hanick.

Cela a été suivi par un boycott des Jeux Olympiques de Sotchi, boycott qualifié par Moscou de tentative d'intervenir dans sa politique extérieure. La révolution en Ukraine qui est arrivée après, du point de vue russe, était organisée par l'Occident. La fuite des enregistrements des conversations entre la secrétaire d'Etat Victoria Nuland et l'ambassadeur américain Geoffrey Pyatt fait penser que la participation des Etats-Unis dans le coup d'Etat en Ukraine était assez active, selon l'éditorialiste.

En ce qui concerne le rattachement de la Crimée, depuis 1954, lorsqu'elle a été donnée à l'Ukraine, la péninsule a toujours été considérée par les Russes comme "un frère qui garde les biens de la famille".

"Quand le frère ne fait plus partie de la famille, la Russie veut le faire revenir. La Crimée voulait également redevenir une partie de la Russie. Les Criméens parlent russe et sont étroitement liés avec le patrimoine russe. Du point de vue russe, cela ne regarde pas l'Occident et Moscou a qualifié les sanctions d'agression de l'Occident", estime M. Hanick.

De surcroît, les sanctions occidentales ont repoussé la Russie vers la Chine, ce qui a mené à la création de la banque chinoise, capable de concurrencer le FMI. Ainsi, les sanctions contre la Russie ont créé une brèche dans l'hégémonie financière américaine, précise l'éditorialiste.

"Une erreur qui coûtera cher aux Etats-Unis est qu'ils pensent que la Russie a les mêmes ambitions que l'Union Soviétique. La Russie contemporaine est revenue à ses racines orthodoxes. Ajoutez à cette renaissance religieuse une nouvelle conscience de l'identité nationale, et vous aurez une Russie avec une croissante confiance en elle-même", souligne M. Hanick.

Selon le journaliste, on ne peut pas gagner la guerre avec la Russie sur le plan économique, car la Russie est riche en ressources naturelles et elle occupe un vaste territoire.

"L'hégémonie mondiale n'est pas l'objectif de la Russie d'aujourd'hui mais elle souhaite garder son identité nationale et sa puissance extérieure", écrit l'observateur. Selon lui, les sanctions et les tentatives d'isoler la Russie ne sont pas un moyen de régler les désaccords. "La guerre n'est pas une bonne réponse mais elle devient trop souvent la seule possible quand les deux côtés renoncent à comprendre les points de vue l'un de l'autre", conclu l'expert.